Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je n'aime pas beaucoup les jeux.
Mais il serait peut-être plus honnête ou plus exact de dire que je ne sais pas jouer.
Petit j’étais le prototype du mauvais joueur casse-pieds qui fait la tête et des caprices face à la défaite – et même, plus pénible encore en la voyant venir et en l’annonçant avec une rage plaintive lancinante et, d’après ce que j’ai pu observer, difficile à supporter pour mes camarades de jeu.
C’est que, je ne sais trop pourquoi, à chaque fois – même maintenant que je suis officiellement adulte – que je joue, l’enjeu me submerge. C’est comme si la défaite risquait d’emporter avec elle réputation, considération, honneur, et êtres aimés. Ou qu’elle devait être le signe d’une chute à venir, toute chance m’ayant abandonné.
Je sais bien que tout cela n’a rien de bien rationnel et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne peux me raisonner.
La défaite est plus vive encore, plus humiliante, lorsqu’elle intervient – et elle intervient presque toujours – dans un jeu d’affrontement d’esprits.
Que ce soit au go, aux dames chinoises ou aux échecs, je tente toujours de mobiliser toute ma puissance intellectuelle pour anticiper tous les dangers potentiels – disposition qui m’est quotidienne et s’applique à tout ce qui constitue mon environnement ; je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé – que mon coup à venir entraînerait.
J’ai beau y prendre un temps fou au risque, souvent, d’agacer les nerfs de mon adversaire, il est fréquent que mon initiative pensée comme la moins susceptible de fragiliser ma position devienne le premier pavé d’une voie royale et éclair vers la dévastation de mes positions.
Et de déclencher des envies de rentrer sous terre.
(Imaginer, ne serait-ce que quelques secondes, ma participation à une activité de type paint-ball me fait dangereusement aborder les rives de la paranoïa furieuse et incontrôlée. Je me fais très peur durant ce bref instant.)
Bref je n’aime pas beaucoup les jeux, c’est un fait aussi certain que le temps presse et votre patience s’use.
De la part de quelqu’un qui partage tes pathologies, le paint ball c’est pas mal
Rédigé par : Alexandre delaigue | 06 août 2020 à 20:39
Je t'avoue que je reste sceptique.
Rédigé par : aymeric | 08 août 2020 à 00:42