Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais j’aurais bien voulu être musicien.
Encore un exemple de mes tendances velléitaires dont je vous ai parlé – cette fois j’en suis certain – il y a peu, je ne me suis jamais mis au travail régulier et rigoureux que cela supposait.
Et mon objectif n’était même pas d’être un virtuose du classique.
Mais mêmes les exigences réputées moindres de la musique populaire furent trop pour moi.
Plusieurs de mes camarades de lycée passaient le pas et ont tricoté des indie-pop songs pour les chanter, des estrades de fête de la musique à de parfois conséquentes salles de concert.
Tandis que moi, dans mon coin, jamais je ne dépassai le stade de la maltraitance sur guitare ou piano.
Ce qui ne m’a pas pour autant empêché de continuer à rêver aux formations variées que je conduirais dans un futur impossible.
J’en avais même listé quelques unes, il y a quatre ans, lorsque je m’étais obligée à publier ici et sur divers réseaux sociaux, un top 5 quotidien.
Lors de celui du 14 octobre j’y évoquais, donc :
- Tribune Loire (pour du jazz free et amplifié entre Electric Masada et l'AlasNoAxis de Jim Black)
- Wave or Particle (pour du post-rock prétentieux concevant ses morceaux au tableau noir à base de force graphiques)
- Pluie dans un bois de chênes (pour de la musique principalement électronique, basée sur de savants grincements, du sound recording et matinée de délicates et graciles improvisations instrumentales)
- Aymeric-André Leday et le Fallingwater House Orchestra (pour un ensemble big band et voix de crooner qui écouterait des BO blaxploitation dans son car de tournée)
- Nantes (pour de la pop sophistiquée pleine de cordes, de chœurs et de vents en référence à Saint-Étienne)
Le plus fou dans l’histoire c’est que j’entends leur musique, étouffée et lointaine certes mais source de plaisirs réels venue de ce qui n’existe pas.
Si je vous reparle aujourd’hui de ça, c’est à cause d’une histoire de maillots de bain.
Je vous sens un brin décontenancé, permettez donc que je vous refasse le cheminement.
En cette période estivale il arrive que je croise les membres de ma famille habillés d’un seul maillot de bain.
J’ai pu constater que le deuxième de mes fils – appelé MonPuîné dans les chroniques duPaf – arborait un fort seyant caleçon de plage décoré de citrons.
Il se trouve que j’ai opté cette année en ce qui concerne le mien, de maillot, pour des très jolies pastèques.
(Et à cela rien de bien étonnant, Madame Mon Epouse me soufflant alors qu’ils ont tous deux été achetés au même niveau zéro du même Monoprix sis au 71 de la rue Saint-Antoine, 75004 Paris.)
Voyant ça je me lui dit, enthousiaste :
« Hey, mais on pourrait faire un groupe, habillés comme ça, on s’appellerait les Citrons et pastèques ou, non, mieux, les Watermelon & Lemon. Non attends, mieux, bien mieux encore – lueur d’autosatisfaction extatique dans le regard – les Waterlemons ! »
Alors que le garçon repartait vers d’autres activités – qu’il multiplie d’ordinaire – je continuais à peaufiner en rêve mon beau projet imaginant un répertoire basé sur des compositions du plus pur style yacht rock avec palanquée d’harmonies vocales mais où le son de la guitare lorgnerait vers le Garage tandis qu’une basse énorme et ronde, fière comme une pompe baloche, rebondirait sur une batterie pleine de coussins.
Les chansons seraient principalement construites sur un entrelacement de deux voix faisant une manière de questions/réponses à même de raconter une histoire sur l’ensemble d’un set ou d’un disque.
Vérification faite, il semblerait qu’un groupe de musique se soit déjà approprié le nom Waterlemons. Watermelon & Lemon ce n’est peut-être pas si mal après tout. Je vais y réfléchir et donc vous laisser là car, aussi, le temps presse et votre patience s’use.
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