Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne suis absolument pas sujet au mal des transports.
Rien du tout, que dalle, nib.
Peut-être est-ce dû à l’entraînement intensif auquel je me suis adonné, sans m’en rendre compte ni le vouloir, enfant.
Ayant passé le plus gros de mes vacances estivales (et même une part non négligeable des autres) à l’arrière un camping-car – je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé – je suppose que l’habitude prise d’y lire pendant le temps du trajet, que la route soit droite ou sinueuse, sur le plat ou dans les pentes montagneuses, je suppose donc que cela m’a suffisamment formé le cœur et l’estomac pour que ni l’un ni l’autre ne me fassent plus souffrir quel que soit le moyen de locomotion.
L’une de mes performances les plus impressionnantes en la matière, si on en croit des témoins qui peuvent sembler repris par les nausées en en faisant le récit, eut lieu sur un bateau.
Un petit trajet, sur un bateau conséquent mais un jour de tempête hivernale en direction de l’Île d’Yeu.
Alors que la plupart de mes compagnons de traversée verdissaient et tenaient, crispés, le remplissant parfois, un sac en papier que la compagnie a la bonne idée de fournir à chaque voyageur, j’ai pour ma part passé un moment des plus agréables, dans la partie bar, à l’époque autorisée aux fumeurs, à siroter des bières et des pages sans ressentir le début d’un désagrément digestif. A peine un début d’ivresse tanguante une fois arrivé à bon Port Joinville.
J’ai l’air de frimer (et sans doute d’ailleurs frimé-je un tantinet, c’est bien possible) mais toute notable et appréciable que soit cette capacité (en fait je frime un peu) tenant presque du super-pouvoir (oui, bon, là je frime énormément c’en est indécent) elle ne me sert que très peu et même le moins souvent possible.
Car, et c’est l’injustice de l’affaire, j’ai horreur des voyages et m’en dispense au maximum, c’est là, véritablement, mon seul mal des transports (vous en ai-je déjà parlé?).
En creusant un peu il n’est pas exclu que je me trouve d’autres talents (indécent on a dit) qui ne me sont d’aucune utilité.
Mais repoussons cette vaniteuse entreprise à plus tard, le temps presse et votre patience s’use.
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