Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais la musique occupe quelque place dans ma vie. A l'intérieur de cette place trônent en majesté une cinquantaine d'albums. Et parmi ceux-ci Elephant Home de Manuel Bienvenu.
Comme souvent ces samedis, je mets ce disque en avant quand j’aurais aussi bien pu choisir un autre du même monsieur, les aimant tous également quoique pour des raisons et de façon différentes, jusqu’au dernier, Amanuma que j’ai eu la chance de chroniquer pour Citizen Jazz.
Enfin, l’avant-dernier, suspendu que je suis à la sortie de Glo auquel le Japon a déjà eu droit le 29 janvier dernier mais le reste du monde (et moi et moi et moi), pas encore.
Peut-être que mon choix a été guidé par la façon dont ce disque est arrivé chez moi.
Je suivais depuis quelques temps déjà les aventures musicales de Manuel, via son groupe elm (pas comme les chauffe-eaux mais pour Elodie (Ozanne) et Manuel, le duo qui formait son ossature) et après avoir passé plusieurs soirées en sa délicieuse compagnie parlant (essentiellement) musique jusqu’à d’assez matinales heures.
Mais un soir de 2004, sans m’y attendre, alors que nous nous retrouvions dans un restaurant japonais du 1er arrondissement – un « vrai » m’avait-on précisé – aux alentours de la rue Saint-Anne peut-être, m’est déposé sur l’assiette un CD, déjà pourvu d’une pochette mais suffisamment artisanal encore pour que rien ne soit inscrit sur la galette de polycarbonate de 1,2 millimètre d’épaisseur recouverte d’une fine couche d’aluminium.
(Si j’avais gardé le ticket de caisse de ce repas « vraiment » japonais, peut-être aurais-je pu tourner cette note à la manière d’un Lunch with the FT.)
Quoiqu’il en soit en écoutant – sitôt rentré ou presque – j’ai mesuré l’étendue du pas en avant fait par la musique du monsieur, maintenant qu’il s’apprêtait à signer sous son nom seul.
Tout ce que j’y aimais déjà s’y trouvait toujours mais en encore mieux : son, instrumentation, composition ; tout m’a bluffé par un évident saut qualitatif.
Et s’y trouvaient aussi de fameuses surprises.
Pour qui n’y a encore jamais mis les oreilles, le choc que représente la découverte du morceau Mécanique cantique construit sur un poème de (et lu par) Stéphane Rosière est une expérience que je souhaite à tout le monde.
Bref, procurez-le vous (ainsi que les autres) et dès que possible car le temps presse et votre patience s’use.
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