Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais j’ai une grande tendance à admirer.
C’est même comme un besoin impossible à rassasier.
L’autre jours alors que passais en revue les ouvrages que supportent les étagères de ma bibliothèque – un peu comme l’avare compte son or – mon regard s’est un peu attardé sur le segment comprenant les œuvres de Czesław Miłosz.
J’entrepris alors de chercher parmi celles-ci laquelle renfermait une phrase qui m’avait terriblement marqué, au point, dans un premier temps, de la souligner d’un coup de bic matic grip 0.7mm #2 avant de corner le coin supérieur de la page pour la retrouver plus rapidement.
Au point, dans un deuxième temps, de l’avoir partagée à quelques reprises sur les réseaux sociaux dans un désir d’exhibition de profondeur assez ridicule mais non assorti d’une photo esthétisée d’horizon ensoleillé ; on a sa fierté.
"J'ai toujours eu un grand besoin d'admirer, je crois que c'est un trait constant de ma nature, qui, après tout, parle plutôt en ma faveur qu'en ma défaveur."
Si j’y étais allé, lors de ma première lecture, de mes coups de crayons et pliure de coin de page, c’est que le passage m’avait sacrément causé.
Et c’est toujours le cas.
A bien y réfléchir, je reviens à la citation elle-même plutôt qu'à l'auteur, à bien y réfléchir, donc, je crois qu'il n'y a pas une seule de mes amitiés, ni même de mes amours, dans lesquels ne soit présente une bonne dose d'admiration.
Comme s'il était impossible, pour moi, qu'il y ait ceci sans aussi cela.
Et cela me semble fort bien ainsi.
C’est sur cette sentence définitive – je m’en autorise de temps à autre – que je vais vous laisser ; le temps presse et votre patience s’use.
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