« On façonne la loi d’une manière un peu étrange qui est
moins dans la régulation de la société me semble-t-il. La loi devient le
support d’un message politique. Et vous remarquerez que les lois aujourd’hui
sont souvent le contrecoup d’une très forte émotion. »
(extrait de l’émission Le bien commun du 11 juin 2008 sur Cesare
Beccaria ; un peu un enfonçage de porte ouverte mais bon, toujours bien
agréable à entendre et utile à rappeler.)
Ce qui est inquiétant, dans ce phénomène, c'est qu'il tend à nous faire retrouver de vieux démons, l'idée d'une parole politique performative, efficace en soit ; que vouloir politiquement, c'est obtenir dans la réalité. Or comme la démocratie individualiste ne permet pas un tel phénomène, et que nos régimes sont protégés contre les dérives tyranniques, cela épuise et discrédite le pouvoir en soi. Evidemment, je tiens là mon habituel discours de patricien conservateur favorable à l'existence d'un pouvoir respecté, mais ce phénomène ne laisse de m'inquiéter.
Rédigé par : Raveline | 29 juin 2008 à 11:44