Où l’auteur, fidèle en cela aux principes du DIY,
s’auto-commente n’hésitant pas à se porter en quelque sorte la contradiction.
Les économies d’échelle donc…
"En pratique, les rendements sont généralement croissants
pour de petites quantités, pour devenir constants, puis décroissants pour de
très grandes quantités. Il existe alors une taille optimale pour l'entreprise,
qui permet de maximiser les rendements."
Pas plus que l’homme nouveau sera rural ou ne sera pas,
l’urbanisation ne saurait imposer son type de vie à l’ensemble de l’humanité.
Et, alors qu’en me justifiant je tentais de pointer quelques
avantages de l’urbanisation, du côté de chez Telos, l’économiste François
Meunier, écrivait :
« On lit partout que la hausse violente des prix agricoles
tient à deux facteurs qui jouent sur la demande : une population mieux nourrie
dans les pays émergents, et consommant davantage de viande, produit qui exige
davantage de surface à nutrition identique ; et plus récemment la compétition
des biocarburants pour occuper, à coup de subventions, leur lot de terres
arables. On mentionne moins un troisième facteur, du côté de l’offre, qui joue
de façon plus rampante et peut-être plus pernicieuse : l’urbanisation
galopante, notamment dans les pays émergents, qui dévore inexorablement les
terres arables. »
L’auteur précise que le danger vient d’un changement dans le
mode d’urbanisation : du fait de la baisse des coûts de transports depuis
un siècle et demi, l’urbanisation, autrefois dense et resserrée autour de
terres fertiles tend aujourd’hui à s’étaler démesurément autour des centres,
débordant allègrement sur ces terre arables.
Maintenant, il reste à s’entendre sur l’ampleur de ce "pernicieux"
problème, pas précisément évaluée ici.
Il faudrait aussi se demander si « le gouvernement central
ou régional [même utilisant] les instruments habituels de la politique de
l’urbanisme, » peut, sans user de massifs déplacements de population, agir
autrement qu’à la marge.
On peut rappeler enfin, comme le fait l’auteur lui-même, que « Le
gain économique privé et collectif d’une grande agglomération active est
immense et continue probablement à dépasser les meilleurs rendements agricoles »
Sans bien sûr vouloir insinuer que mes premières intuitions n’étaient
peut-être pas si mauvaises…
Oui, l'urban sprawl... De retour d'Afrique, j'observe évidemment les "villes tentaculaires" comme Ouaga ou Bobo, mais j'observe aussi les énormes vides des campagnes ! Il y a à s'interroger sur les motivations des "dirigeants" africains qui ont toujours préféré acheter les produits soldés par Européens et Américains plutôt que de développer leur agriculture vivrière, trop chère. Cela maintenait les urbains dans la gratitude, et les paysans, après tout... Le hic : maintenant que lesdits produits augmentent de prix, ce sont les villes qui grondent, et ça c'est dangereux, ça fait des dégâts (vitres cassées, enseignes arrachées, désolation de plusieurs quartiers).
Rédigé par : cdc | 28 mai 2008 à 17:18
Effectivement., Et d’ailleurs qu’attendre si les pouvoirs publics censés intervenir pour palier aux problèmes sont précisément ceux qui en sont pour une bonne part la cause ?
Sinon, cette remarque sur les "dirigeants" africains m’a fait penser à cette blague un rien provoc lue avant-hier chez Mathieu P. : « Croissance zéro : expérimentée depuis 40 ans dans de nombreux États arabes et africains. Curieusement, elle n'est pas très appréciée des habitants de ces pays. »
Rédigé par : aymeric | 29 mai 2008 à 18:41