"Le taxi qui m’emmène vers la gare de Lyon longe les quais, passe
derrière Notre-Dame. Il est drôle de penser que, pour aller à Tombouctou, il
faille passer par Notre-Dame. Souvent, quand je circule aux environs de l’Opéra,
je me dis : « Londres est au bout de la rue La Fayette », ou,
devant le palais de la Légion d’honneur : « Pour Madrid, je n’aurais
qu’à descendre ces marches et ensuite c’est tout droit. » Enfant, je m’imaginais
le monde peuplé de villes ; ces villes n’étaient séparés que par des
distances abstraites qu’on traversait la nuit ; né citadin, je ne vois
aujourd’hui encore dans les campagnes que des espaces vides que la nature, à
cours d’imagination, remplit comme elle peut avec des animaux, des fleuves, des
bois, des graines, des paysans, toute choses inutiles, pittoresques tout au
plus."
Paul Morand : Paris-Tombouctou, 27 janvier 1928.
Il faut que je me dépêche, j’ai un train à prendre.
Bises à tous, à dans huit jours.
Veinard ! :-)
Puisqu'il est question de Morand, il a écrit un très bon bouquin sur et à partir de cette ville "Venises" ( http://pagesperso-orange.fr/calounet/resumes_livres/morand_resume/morand_venises.htm). Mais sans doute le connais-tu déjà...
Bon séjour en tous cas.
Rédigé par : polluxe | 30 mars 2008 à 23:47