Au quasi terme d’une journée passée entre canapé et tabouret, tous écrans allumés, la musique qui se mêle aux bruits télévisuels et vagues lectures - un pauvre dimanche dont on sait qu’on ne sortira pas fier mais dans lequel on se vautre malgré la mauvaise conscience qui fait ce qu’elle peut – je parviens à trainer ma carcasse jusqu’au bureau de vote.
Le vote Meyer étant, à ce stade, parfaitement inutile, – et puis ses absences radiophoniques pourrissant mes week-end depuis trois semaines, j’ai le droit de lui faire un peu la tête au Philipe – ce sera un bulletin socialiste.
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20h30, je suis mollement la soirée électorale. Et là :
Merde…
Tiberi n’est plus mon maire…
…
Et mon vote est gagnant.
(Pas si fréquent.)
Je pensais pourtant que le maintien de la liste Modem conjugué à un presque compréhensible réflexe pétochard face à l’inconnu assurerait au sortant de conserver sa place.
Plus surpris qu’autre chose, je ne me réjouis même pas vraiment.
C’est que j’ai pu approcher les militants socialistes de mon quartier, du temps où, brièvement j’en fus. Ils me faisaient l’impression d’être des opposants obsessionnels : comme si l’immense majorité de la vie d’un militant socialiste du 5e arrondissement se devait d’être occupé par la recherche des nouvelles turpitudes tiberiesques.
Après trente ans vont-ils savoir faire autre chose ?
Et puis, j’ai longtemps pensé que le costume taillé à Tiberi était sans doute un peu trop grand pour lui. Oui, je sais que ce n’est pas un agneau, loin de là, mais sa défaite de 2001 aurait dû être celle de Chirac…
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Au diapason de mon dimanche, l’attention filochante je ne m’attarde pas sur les soirées électorales – nom de dieu, je crois bien qu’aucun des débatteurs ne me lit - et zappe frénétiquement jusqu’à m’arrêter sur ce que je trouve de plus passionnant.
22h30 : on recule le moment de la couette et on refait un tour des chaines.
Pour commencer, retour aux municipales.
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Sacrebleu ! Foutus bons sentiments, c’était sur le vainqueur que j’étais en train de m’apitoyer.
Un cinquième mandat…
J’en aurais honte…
Condamné à l'immobilité, tu n'as pas pu rater le récent documentaire de Serge Moati consacré aux municipales, plutôt nettement mieux que d'habitude, d'ailleurs. Faut dire qu'il a enfin abandonné sa mauvaise habitude de la jouer solo avec sa petite caméra. Donc, sûrement, la joie sincère du clan Tibéri à l'annonce d'une victoire presque inespérée t'es allée droit au coeur. Je parie que, le lendemain de l'élection, tu as acheté une poupée vaudou, tu l'as lardée d'épingles, tu lui as mis des lunettes et tu l'as appelée Philippe Meyer ?
(il paraît qu'on en a beaucoup parlé à la dernière République, mais j'étais déjà parti).
Rédigé par : Denys | 28 mars 2008 à 09:54
Sacrebleu, je n'avais même pas entendu parler du Moati...
(Le temps calmant les aigreurs, je pourrais peut-être soulager Philippe d'une ou deux épingles maintenant.)
Rédigé par : aymeric | 30 mars 2008 à 18:14