Mmhh, ça c’est de la bonne tarte à la crème ça, le moral des ménages.
En ce moment il baisse (de manière spectaculaire, précisent les analystes économiques avec, parfois, des accents de panique) donc, légitimement, nous sommes en droit d’attendre une baisse de la consommation desdits ménages annonce une partie de ces mêmes analystes. Evidemment, on peut craindre en conséquence quelques effets d’entrainement histoire de maintenir dans notre belle et grande nation cette dominante rouge qui stagne depuis un moment sur l’ensemble de ce qu’on appelle les indicateurs pour jargonner un brin.
Importants, le moral, la confiance, Alain Peyrefitte - si si, rappelez-vous, le petit Nostradamus du péril jaune - en a même fait un livre : La société de confiance.
L’ancien ministre-écrivain–académicien, en plus de nous confirmer avec cette essai qu’il y a décidément plusieurs actes dans la vie d’un énarque, nous apprend que développement, innovation et prospérité n’auraient en fin de compte pour base réelle que la confiance (entre les individus, envers l’état,…).
Oui, pourquoi pas, après tout le dernier ouvrage de Cahuc et Algan dont le sous-titre fait directement référence à celui de Peyrefitte, semble valider un certain nombre de ces hypothèses.
Juste une chose cependant, sur le lien, a priori statistique - je ne pense pas que ce soit juste un cliché sans fondement de l’analyse économique - entre moral des ménages et consommation : j’ai appris hier (via Freakonomics) que la tendance à la déprime encouragerait les dépenses supplémentaires (près de quatre fois supérieures par rapport à celles de gens dits neutres).
Ok, il s’agit visiblement d’une catégorie un peu particulière de déprimés, très autocentrés et donc peut-être pas particulièrement atteints par les affres de la (mauvaise) conjoncture actuelle. Mais, selon le psychologue Edward Charlesworth, ce phénomène s’enracine sur une tendance de la société (pincettes recommandées pour ce genre d’expression) à lier la consommation au bien-être voire au mieux-être et peut donc se généraliser.
Ah, ben tiens, moi qui entends régulièrement depuis quelques années que la consommation des ménages sauve la croissance alors que s’accumulent les signes d’une déprime nationale (et je crois bien que ce dernier point est justement le propos du livre de Cahuc et Algan), il faut croire que le lien moral en hausse = consommation en hausse n’est pas si évident.
En tout cas, à vue de nez, les courbes que l’on peut voir ici ou là, ne me semblent pas exactement superposables.
De peyrefitte, je me souviens mieux du "Mal français" que de "quand la Chine..", et si à l'époque j'avais trouvé l'analyse un peu sociologique intéressante, sur la mentalité française, aujourd'hui je pense que ça a changé. Je veux dire, la mentalité globale, le mal français aussi ducoup.
Comment ça cela n'a rien à voir ?
bon, ok, juste je suis contente d'avoir lu un auteur cité quoi, c'est ça ? non, bon défendons la même gratuité de la remarque, l'essai sur le mal français était marrant, mais sur la chine je me suis vraiment dis que c'était un petit rigolo alain. c'etait vraiment facile . C'était du blabla de cercle fermé de bien pensant. c'était pour moi, bille de la conscience politique, une demonstration qu'acteur politique ne rime pas avec intelligence des choses, droite ou pas d'ailleurs. Quelle deception.Heureusement le noeud gordien de Pompidou avait sauvé la mise, droite ou pas.
La confiance en l'idée de communauté de toutes façons est un peu malmenée, les débuts de la république est loin, bon allez j'arrete là j'y connais rien.
ça me fais penser à une brasserie du coin qui a au dessus du comptoir tous les présidents français en photo depuis... depuis longtemps. il faudrait que j'aille voir pour le nouveau.
Rédigé par : nadine | 13 février 2008 à 12:14
ah zut je croyais que tu allais nous parler du moral dans ton ménage, je suis refaite ! bah oui quoi des fois j'espère trouver du "mavieavecmoi" chez les amis...
Rédigé par : Christie | 13 février 2008 à 15:44
Coucou nadine,
Pas lu Peyrefitte, mais tu n'as pas la première que j’entends ricaner sur son "La Chine..."
Coucou Christie,
Euh, ben je crois qu'il est plutôt bon le moral dans mon ménage en ce moment.
Rédigé par : aymeric | 13 février 2008 à 18:27
Le moral de mon ménage va bien. Je suis tentée de dire que le volet financier n'est si important que ça quand on voit la capacité de nos dirigeants à sortir autant de conneries pas si innocentes que ça d'ailleurs. Coluche disait "l'intelligence c'est comme les parachutes quand on n'en a pas on s'écrase". Mais pourquoi Monsieur (beurk) Nicolas S (celui de Neuilly)ne s'en inspire pas ou bien il peut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche ou bien dans celle de sa planche à pain italienne. Elle aussi avec des airs de sainte ni touche (alors qu'elle a déjà la main dans sa culotte)elle me tape sévèrement sur les nerfs. Purée quelle belle brochette de con! Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé au retso on vous sert un plat que vous n'avez pas demandé, on vous force à le manger et à le payer en plus. Dingue!
Rédigé par : Mapie | 14 février 2008 à 12:27
et ben Mapie, c'est gracieux tout ça...
Rédigé par : camille | 14 février 2008 à 13:03
Bah je suis tentée de dire comme d'hab! J'ai oublié la classe et la distinction un jour et je ne sais pas où. Je suis bien embêtée.
Rédigé par : Mapie | 14 février 2008 à 14:54
Je m'étonne de ne pas voir plus souvent évoquer le lien pourtant étroit entre le moral des ménages et la popularité du gouvernement qui explique à mon avis beaucoup plus les sondages clamiteux de Sarkozy que les Bruni, Attali ou autre Khadafi
J'en ai fait un article
http://militeraveclenouveaucentre.over-blog.com/article-16583892.html
Rédigé par : gerard | 14 février 2008 à 19:28
Bonjour gérard,
Oui, il y a sans doute en l'espèce un lien plus directement évident.
Rédigé par : aymeric | 15 février 2008 à 13:18
L'indicateur sur la confiance des ménages est tout de même à surveiller quand on se souvient avec quel insistance Sarkozy assurait qu'un "choc de confiance" était la panacée.
Rédigé par : john.reed | 15 février 2008 à 17:45
Je ne voulais pas dire que c'était un élément négligeable. Mon propos se limitait à remettre en question le lien consommation/moral des ménages qui me semblait moins basiquement mécanique que certains semblaient le dire.
Sinon, d'une certaine manière, choc de confiance il y a bien eu (cf. l'article de gérard plus haut).
Rédigé par : aymeric | 18 février 2008 à 16:36
Bon je me suis trompée dans la citation (honte à moi) ce n'est pas Coluche mais Desproges. Re honte à moi.
Rédigé par : Mapie | 28 février 2008 à 15:39