C’est embêtant, je ne voudrais surtout pas donner l’impression de me faire l’avocat des propositions présidentielles pour le pouvoir d’achat : un grand tapage pour ne rien sortir que de très chiche.
Même la manœuvre boursière sur les actions EDF, d’abord applaudie, s’avérant finalement bien décevante, on se demande bien ce qui mériterait défense dans ce catalogue de mesurettes.
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Il en est une pourtant, et dans un domaine où les plus au fait des mécanismes qui font l’offre et les prix, regrettent déjà une obésité réglementaire : le logement.
Je ne parle pas de l’indexation des loyers qui, au passage, ne dépendent plus du coût de la construction seul mais d’un indice mixte, mêlant coût de la vie, des travaux et de la construction, ceci ayant d’ailleurs pour effet de limiter la hausse des loyers au deuxième trimestre 2007 à 2.76% au lieu des 5,05% qu’aurait entrainé un indice basé uniquement sur le cout de la construction.
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Non, ce qui m’a paru être une idée de valeur était celle visant à la suppression, à terme, de la caution réclamée par les propriétaires.
Il y en a pourtant qui se sont mis à crier au soviétisme rampant et à la destruction annoncée du parc locatif privé.
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Un bien mauvais procès.
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L’idée serait en fait de généraliser un système existant et basé sur la mutualisation des risques d’impayés, la GRL ou Garantie des Risques Locatifs.
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En s’appuyant sur les fonds du 1% logement, la GRL garantit au locataire le paiement de son loyer dès lors qu’il ne dépasse pas 50% de ses revenus, ceci sans limitation dans le temps. En cas de problème, un accompagnement social est prévu pour éponger la dette.
Pour le propriétaire, l’avantage est évident, il est certain d’encaisser, via son assureur, ses loyers et de rembourser ses emprunts afférents sans avoir à se retourner contre le locataire ou sa caution.
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Un bel exemple de contrat gagnant/gagnant, peu suspect de vouloir saigner les propriétaires et plus soucieux de vouloir faire entrer dans le marché du logement des gens qui en étaient exclus que de vouloir fortement le contraindre. De la bonne mesure a priori.
Certes, avant d’en imposer le principe, cela mériterait sans doute d’être encore expérimenté, le dispositif n’étant pas forcément sans effets pervers potentiels (type : déresponsabilisation du locataire) mais il n’est pas dans la tradition de l’exécutif français de voter une mesure sans en avoir, au préalable, soigneusement évalué les conséquences, n’est-ce pas ?
Quoi ?
Quelqu’un a dit quelque chose ?
Le 1% logement, qui le paye ?
Il y a un moment où on déresponsabilise les gens à force de "mutualiser". Et pour ceux qui ne sont pas couvert par ce dispositif, le propréitaire fait comment ? Il prend une assurance et en fait supporter le coût à son locataire !
Rédigé par : authueil | 05 décembre 2007 à 09:35
Qui paye ?
Les entreprises (donc indirectement les travailleurs aussi) à hauteur de 0,45 % de la masse salariale brute.
Je ne vois rien de choquant là-dedans (et je considère qu'on est tout de même loin de "tout mutualiser").
Sinon, le public visé par cette mesure, s'il ne bénéficie pas du dispositif, sera, comme avant, purement et simplement exclu du marché locatif.
Mais bon, comme on peut imposer le système sans évaluation, on peut tout aussi bien le rejeter a priori sans en mesurer les avantages potentiels (comme une augmentation de l'accès au logement pour les personnes en situation de précarité, peu de chose en somme).
Rédigé par : aymeric | 05 décembre 2007 à 11:05