Alors que, privilégiant comme d’habitude l’effet d’annonce au travail parlementaire et à l’efficacité législative, le gouvernement, par la voix de son secrétaire d’état à la consommation Luc Chatel, décrète – c’est le mot - qu’il est de toute première urgence d’assouplir les règles concernant l'ouverture dominicale des magasins.
Il ne s’agit pas forcément de tomber dans la dénonciation pavlovienne de la régression sociale, je n’ai, à ce jour, pas encore de position ferme sur le sujet mais il est tout de même permis de penser que la méthode employée n’augure rien de bon, tant cette question s’accommode mal de décisions à la hussarde.
.
Je vous renvoie à ce propos à un billet publié le mois dernier sur le blog Dalloz et dont je me permets de reproduire ici la conclusion :
« Il faut être conscient que l'éclatement du pôle de stabilité que constitue le rassemblement des jours de repos des salariés sur un même jour de la semaine, entraînera nécessairement des bouleversements difficiles à mesurer sur les modes de vie et sur l'organisation même de la société. Comme le soulignait le conseil économique et social dans un avis, rendu sur la question le 28 février 2007, "la question posée est celle du modèle de société auquel nous aspirons" ; il nous semble plus judicieux, plutôt que de jouer aux apprentis sorciers, d'opérer un simple toilettage du dispositif juridique sur le repos dominical, devenu aujourd'hui, il est vrai, extrêmement complexe, qui serait axé sur les quatre propositions formulées par l'avis précité du CES : supprimer la faculté pour les préfets de prendre des arrêtés de fermeture des commerces d'une profession ; prolongation jusqu'à 13 heures de l'ouverture dominicale des commerces de détail alimentaire ; conférer un caractère collectif à l'autorisation d'ouverture des commerces en zones touristiques (au lieu de l'autorisation établissement par établissement) ; transformer en dérogations de plein droit la dérogation des cinq dimanches.
L'histoire des relations sociales (même récente) nous apprend que mieux vaut souvent procéder à des réformes réfléchies et mesurées qu'à une révolution aux effets mal maîtrisables. »
Pour un commentaire sur l'analyse économique de la question, je me permets de l'auto-réclame.
Rédigé par : gizmo | 12 décembre 2007 à 22:07
Vous avez ma bénédiction chère Gizmo.
Rédigé par : aymeric | 13 décembre 2007 à 10:31