A l’heure où la réforme semble s’envisager essentiellement par le moins, telos-eu nous offre un texte, signé de Robert Gary-bobo et Emmanuelle Auriol, dans lequel on découvre un nouveau champ d’économies potentielles : les représentants.
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Selon les auteurs, la France présenterait un "nombre anormalement élevé de représentants. […] Avec 898 sièges dans l’ensemble regroupant Assemblée Nationale et Sénat (en 1995), la France a plus de représentants que les Etats-Unis (en additionnant ici encore le Sénat et la Chambre des Représentants) ! "
Cette surreprésentation a bien évidemment un coût que l’on peut partager en deux catégories :
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- les coûts indirects ("l’excès de représentants dans un pays est significativement corrélé avec une mesure des coûts directs pour établir une nouvelle entreprise, avec plus d’intervention étatique […] et avec une plus grande perception de la corruption. […] Plus ils [les élus] sont nombreux, plus ils travaillent, et plus leur production de normes est importante. Ces nouvelles règles tendent à créer des interférences, pas toujours heureuses ni cohérentes, avec le fonctionnement des marchés. En particulier ces règles peuvent être motivées par le désir de servir les intérêts de divers groupes de pression, en général en atténuant pour ces groupes la rigueur de la concurrence. Mais du même coup, ces règles créent diverses tentations et occasions pour des activités d’influence, de favoritisme, voire de pots-de-vin. ")
- Les coûts directs ("Un représentant des Etats-Unis coûte ainsi en moyenne 8 millions de dollars en 2006, soit 210 fois le PNB américain par tête. En Australie, en comparaison, le représentant fédéral coûte 100 fois le PNB par tête Australien.")
Bon, je ne vous cacherai pas que la méthode permettant de déduire que le nombre optimal de représentants "est proportionnel à la population du pays élevée à la puissance 0,4", à défaut d’être un peu plus développée et expliquée, provoque chez moi autant d’intérêt que de scepticisme. Néanmoins, se poser la question de la taille de nos assemblées quand celles-ci devront précisément se pencher sur la taille et l’importance de l’état ne manque pas d’intérêt, je dirais même, de sel.
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Rien à voir :
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- J’étais à Bruxelles le week-end dernier. Non dans l’intention d’assister à un pugilat entre flamands et wallons mais plutôt aux séances plénières du Forum China-Europa. Fort intéressant. Le temps de faire un peu le tri dans mes notes et je vous en recause.
- En ce moment, je suis plongé dans les mémoires d’Alan Greenspan. Je vous invite à faire de même, c’est des plus instructifs. Pierre Assouline en avait dit deux mots il y a peu.
J'ai eu des échos de ce forum par une amie chinoise qui était organisatrice. Apparement, elle était très contente ! Je crois que c'est en effet une excellente initiative même si elle déplorait le peu d'investissement des autorités chinoises.
Rendez-vous dans deux ans, quelque part dans l'Empire du Milieu !
Rédigé par : Philippe | 12 octobre 2007 à 08:51
En même temps, le peu d'investissement des autorités chinoises aura peut-être permis une parole plus libre.
Et puis je crois la valeur de ce forum venait aussi en grande partie de son origine "civile".
Mais bon, je ne vais pas trop développer maintenant, je dois en faire une note.
Rédigé par : aymeric | 12 octobre 2007 à 09:58
J'ai hate de te lire ! Et Shen Faye mon amie chinoise aussi. Elle fait une revue de presse des réactions au forum et je lui ai vendu ton billet avant même qu'il soit écrit ... la pression ... :-)
Au 24 !
Philippe
Rédigé par : Philippe | 16 octobre 2007 à 23:24
Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis sont assez décentralisés.
Rédigé par : Boulgakof | 17 octobre 2007 à 16:13
@ Philippe,
Ouh la la oui ! Pression !
Ce soir, promis.
(Et au 24, oui.)
@ Boulgakof,
Evidemment, les situations ne sont pas exactement superposables.
(Content de te voir trainer dans les parages ceci-dit. ça faisait longtemps.)
Rédigé par : aymeric | 18 octobre 2007 à 15:23
La définition du nombre de députés et de sénateurs est contrainte par la règle qui veut qu'e chaque département en ait au moins deux
Ce qui produit une distorsion démocratique en faveur des départements les moins peuplés
Supprimons les départements, et il n'y aura plus d'excuse pour diminuer assez nettement le nombre de députés et de sénateurs
Rédigé par : Verel | 21 octobre 2007 à 19:54