J’avais dit il y a quelques temps
toute l’admiration que j’éprouvais pour l’écrivain, poète,
traducteur et écouteur breton Armand Robin.
Il se trouve qu’aujourd’hui,
alors que reculant le moment de me mettre à toutes ces choses urgentes et
rebutantes pour lesquelles ont me verse salaire, je passe sur les quelques pages
internet qui me sont encore accessibles, je tombe sur un éditorial de Françoise
Morvan, celle qui est en grande partie responsable de l’existence
post-mortem du monsieur dont je parlais quelques lignes plus haut.
Un éditorial plein de mauvais esprit,
réjouissant de rogne anti troupière et des plus sains quand on considère, comme
je le fais, que la bretonnitude n’est pas tout à fait cachère et que la
fierté du débitant de boisson qui n’a en réserve pour tout cola que le
Breizh est risible quand elle n’est pas agaçante.
C’est que j’en ai soupé,
étant né à Nantes où on ne le parle pas (le breton), de ces barbus qui du fond d’un
pub, forcément irlandais, sentencieusement dissertaient sur l’âme celte
et ses vertus.
Toute tentative, même discrète, de
naturaliser le culturel devrait entrainer immédiatement méfiance, voire rejet.
Alors je sais, le peuple breton a
beaucoup souffert, bla bla bla, opprimé par l’état jacobin qui ravalait
les idiomes locaux au rang de vulgaires crachats, amputé d’un de ses
territoires par Pétain, tout ça…
D’accord on trouve ça et là dans
ce texte quelques saillies dispensables et contestables sur la droite du PS, le
patronat ultralibéral ainsi que des allusions à Berlusconi et à
l’américanisation du monde qui affaiblissent le propos (mais bon, on est
à Libération, c’est humain de vouloir flatter son lectorat) mais le coup
de gueule me parait salutaire.
Gast !
J’aime trop cette contrée pour l’y reconnaitre dans ce régionalisme étriqué et ces défilés ridicules !
Bof ! J'avais beaucoup aimé "le monde comme si", le livre de Françoise Morvan réédité en poche en 2005. Elle y dressait un portait plein d'humour du "mouvement breton" ou de certaines de ses composantes, même si ça devenait un peu lourd sur la fin avec une sorte d'équation (de mémoire et dans le désordre) conseil régional = nationalistes = ultra-libéraux = Institut de Locarn = TV Breiz = festival de lorient = + ou - nazis, équation qui, il faut bien l'avouer, ne tient pas bien longtemps la route (il faudrait au minimum affiner l'analyse !). Le problème avec l'article de Libé, c'est que l'humour a carrément disparu. Il n'y a plus que l'équation lourdingue. On a envie de lui dire : tu peux mieux faire Françoise !
Rédigé par : Jean-Michel | 22 septembre 2007 à 21:44
Amusant, je ne suis pas du tout surpris de tevoir réagir à ce billet.
Bon, je suis plutôt d'accord pour considérer qu'elle pratique l'amalgame à la chaine, que nombre de ses accusations sont, pour le moins, excessives et qu'au final, comme je l'ai écrit, tout cela affaiblit son propos.
Je serai aussi, par contre, plus indulgent que toi car je trouve que l'article, au moins dans sa première partie, ne manque pas d'un humour grincheux assez réjouissant.
Mais sans doute suis-je tellement recconnaissant à Françoise Morvan d'avoir sauvé Armand Robin de l'oubli que cela me donne tendance à lui passer des propos et des procédés que je ne pardonnerais pas à d'autres.
Rédigé par : aymeric | 23 septembre 2007 à 11:24
Là, vous m'amusez !
Allez donc voir en Corsica bella-tchi-tchi ce qu'il en est... Les délires estivaux de Palsca, par exemple !
C'est du même acabit, la mer d'un bleu profonc et changeant en toile de fond en plus (et puis celle-là, elle ne part pas à chaque marée) !
Arf !
A noter quand même que ce furent eux les premiers qui inventèrent la bière Corse - à la chataigne : dégueulasse !
Maintenant, ils font du cola corse, du wisky corse, du cognac corse, de la vodka corse : une vraie rigolade !
Rédigé par : Infreequentable | 09 octobre 2007 à 18:18
Evidemment. Les Bretons n'ont pas le monopole du régionalisme imbécile.
Rédigé par : aymeric | 10 octobre 2007 à 11:51