Je m’interrogeais
il y a quelques jours sur la possibilité d’un dialogue social lorsque la représentativité
des acteurs est, pour le moins, sujette à caution.
J’apprends
aujourd’hui, alors que pour me délasser de mes tâches professionnelles,
je m’autorise quelques lectures… professionnelles, que la cour de cassation
avait eu quelque avis sur la question (enfin sur un point en rapport, les
juges n’apprécieraient sans doute pas le raccourci).
Dans un arrêt du 20
décembre 2006, cette dernière a décidé qu'en l'absence de quorum (le nombre minimum de membres d'un
corps délibératif nécessaire à la validité d'une décision. Souvent la moitié
des membres ou des inscrits) aux élections professionnelles, il n'y avait pas
de majorité syndicale. Pas de majorité syndicale et donc pas d’accord
social possible car elle est la condition requise pour la signature ou
l'opposition à un accord.
Du coup, depuis
souffle un vent de panique, et nombreux sont ceux qui craignent qu’un
nombre conséquent d’accords signés soient purement et simplement
invalidés. Rien n’est certain non plus et les pouvoirs publics se veulent
rassurant quand par la voix de Jean-Denis Combrexelle ils disent envisager une
loi qui permettrait de revenir à la situation antérieure à l'arrêt.
En attendant, incertitude
oblige, c’est un coup d’arrêt (sic) à la négociation collective. Dans nombre d’entreprises la solution alternative à la validation des
accords (l’organisation d’un référendum) est majoritairement
négligée car estimée trop coûteuse, compliquée et chronophage.
De tout cela, il
ressort a priori qu’en matière sociale, toute sortie du statu quo est
explosive et donc à éviter absolument (cf. la réponse des pouvoirs publics) et
qu’une fois de plus des juges isolés dans leurs "Palais" et
coupés des réalités du marché du travail produisent des arrêts irresponsables.
Mais tel n’est
pas mon avis.
Je veux bien croire
que l’organisation de référendums à répétition soit une mécanique assez
lourde mais après tout, comme le remarquait Marie-Laure Morin, rapporteuse de l’arrêt
Adecco « est-ce plus difficile que d’organiser des élections
professionnelles ? »
Je conçois que la situation soit inconfortable, mais le confort précédent reposait sur des bases trop fragiles et contestables et, si cet arrêt peut finalement inciter à une participation électorale plus importante je ne crois pas qu’on devrait vraiment s’en plaindre.
J'ai eu, à la tête d'une liste syndicale, la majorité mais pas e quorum au premier tour, une majorité renforcée au deuxième tour.
Dois je arrêter de négocier?
Un sujet de plus à ajouter au vaste champ de négociation en cours, en particulier celui de la représentativité syndicale...
Rédigé par : Verel | 29 septembre 2007 à 12:04