En ces temps de torpeur, il sera doux d’accompagner le lent tintement des glaçons d’un Stan Getz – période samba ou arrangé par Eddie Sauter.
Plaisirs capiteux...
On pourra ensuite, le soir venu, se trémousser mollement, éléphanteau dandinant, sur de vieux airs de calypso ou sur ces rock-steady grésillant que Trojan a amoureusement compilés.
Cette façon de se vautrer dans les clichés estivaux est bien vénielle et ne devrait pas mériter de condamnation autre que celles qu’accompagne souvent un fort parfum d’aigreur.
Mais il n’est pas davantage sujet à reproche de vouloir, malgré la chaleur et ses ralentissements, secouer un peu tout ceci et laisser parfois corps et cris suivre d’épileptiques brutalités.
Pour ces désirs de ruptures, rien ne vaut quelques doses de Naked City.
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Ce groupe, au casting luxueux et changeant (John Zorn, Bill Frisell, Wayne Horvitz, Fred Frith, Joey Baron ; Yamatsuka Eye ou Mike Patton parfois) et au nom inspiré d’un polar de Jules Dassin, imbibé de poisse new-yorkaise, sait vous infliger les pires violences comme personne, à grand coups de discontinuités (les morceaux peuvent durer 20 minutes comme huit secondes ; les genres s’enchainent, se chevauchent, partouzent et se chicanent fébrilement) et d’humour grinçant..
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Tenter la traversée des cinq volumes (réédités l’année dernière) est peut-être un peu ambitieux (voire dangereux, à cette idée je repense aux fatales explorations du Navidson Record dans la Maison des feuilles) mais une petite heure de temps en temps (voire moins si vous êtes sensibles) vous laissera dans l’ébouriffement ravi qui suit le cul sec d’un long verre de palincă.
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Ah, La Maison des Feuilles ! Tu sembles la connaître... Elle est dans l'un des tiroirs de la maison, jamais lue. Tu me conseilles la plongée ? En fait je crois que je ne connais personne qui en soit venu à bout !
Rédigé par : samantdi | 02 août 2007 à 19:29
Je ne sais pas trop.
C'est un livre très intéressant, d'une construction impressionnante et avec des passages vraiment forts (ceux du Navidson Record justement).
Mais, pour apprécier ça, il faut supporter une fascination, assez adolescente, pour le morbide et un goût un peu trop prononcé pour l'épate et les complications gratuites.
Ceci dit, dans mon souvenir, je ne fus pas trop gêné (j'ai du basculer du côté des vieux cons). Donc un conseil tiède : vaut le coup mais a quelques raisons de rebuter.
Rédigé par : aymeric | 02 août 2007 à 20:05
"pour apprécier ça, il faut supporter une fascination, assez adolescente, pour le morbide et un goût un peu trop prononcé pour l'épate et les complications gratuites" : j'aime bien la façon que tu as de le dire. Maintenant que je suis prévenue, ça va peut-être m'aider à y plonger (il faut commencer par retrouver l'objet).
Rédigé par : samantdi | 02 août 2007 à 22:03