"…mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part."
M. R.
Pourquoi, malgré mes réticences à rejoindre le chœur des belles âmes
ne puis-je néanmoins m’empêcher d’y adjoindre ma voix ?
Pourquoi, bien qu’étant imperméable aux discours faisant du sans
papier un nouveau sans-culotte, bras (pauvrement) armé d’une révolution
fantasmée à venir je me retrouve dans l’indignation de quelques extrêmes sinistres ?
Dois-je me ranger dans le camp des gentils avec, pour conséquence, l’inconfortable
devoir d’assumer l’absolu a-pragmatisme
et les rengaines lyriques que l’acception condescendante du terme suppose ?
Peut-on penser que l’immigration est un sujet complexe et n’offrant
pas de solutions faciles, nécessairement problématique, mais blêmir quand un
ministre au titre honteux (et là, j’assume mon angélisme) raisonne en termes de
chiffres et s’engage à "augmenter
de façon significative le nombre d'interpellations d'étrangers en situation
irrégulière", avant de rappeler son objectif, un nombre de reconduites à
la frontière fixé, sur Paris, à 3 680 pour l'année 2007 ?
(Maître) Eolas le rappelait justement : « ce n'est pas
faire de l'angélisme ou de la récupération antisarkozienne de base que de dire
que le mal fait par cette politique est pire que le bien qu'elle est censée
produire, que le droit des étrangers est celui de la soumission à l'arbitraire
des préfets qui ne font qu'exécuter les ordres de ministres plus mus par les
nécessités électoralistes que par une volonté politique cohérente. […] Il y a
des hommes, des familles, qui ont déjà un logement, un travail, ont solarisé
leurs enfants, bref se sont intégrés sans rien demander à personne ni toucher
un centime de l'Etat, alors que nous avons oublié que c'est seulement possible.
Ceux là sont parfois en France depuis plusieurs années. […]La solution de l'expulsion de tous les
clandestins est illusoire, autant que leur régularisation massive. Mais entre
deux, pourquoi ne pas admettre, dans un pays où on oublie les excès de vitesse
au bout d'un an, les vols, les escroqueries et les violences au bout de trois,
et même les crimes les plus abjects au bout de dix, qu'au bout de trois, quatre
ou cinq ans à payer des impôts sans problème avec la justice, on ait le droit
de rester ici ? »
Sur ce coup de sang je repars en Bretagne (ce n’était qu’un passage
éclair) car j’ai des choses à y faire…
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