« La conversation familière doit servir d’école d’érudition et de politesse. De ses amis, il en faut faire ses maîtres, assaisonnant le plaisir de converser de l’utilité d’apprendre. Entre les gens d’esprit la jouissance est réciproque. Ceux qui parlent sont payés de l’applaudissement qu’on donne à ce qu’ils disent ; et ceux qui écoutent, du profit qu’ils en reçoivent. Notre intérêt propre nous porte à converser. L’homme d’entendement fréquente les bons courtisans, dont les maisons sont plutôt les théâtres de l’héroïsme que les palais de la vanité. Il y a des hommes qui, outre qu’ils sont eux-mêmes des oracles qui instruisent autrui par leur exemple, ont encore ce bonheur que leur cortège est une académie de prudence et de politesse. »
Baltasar Gracian, L’Homme de cour
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Il y a un an, le 28 juin 2006, avait lieu la première République des Blogs. Depuis cette date, je pense n’avoir séché ce rendez-vous qu’à deux occasions (dont la session anniversaire d’hier) tant ces rencontres me sont sont devenues importantes.
Importantes au point de ne jamais les aborder sans une légère appréhension (éthylo-dissoluble) à l’intimidante idée d’échanger quelques mots avec les esprits brillants qui s’y trouvent. Le revers de cette appréhension, surtout quand elle fut trop éthylo-dissoute, c’est un certain sentiment de honte qui ne manque pas de m’envahir le lendemain aux souvenirs de telle ou telle déclaration à l’enthousiasme bafouillant que je ne manque pas de produire en séries passées 22h30.
Vous me direz que dans de telles conditions il parait quelque peu curieux de replonger avec une telle régulière ténacité dans d’aussi négatifs sentiments. Je vous répondrai qu’au fond, pour moi, peu importe car ce qui domine tout de même dans le bilan de ces soirées c’est l’intelligence que j’ai eu la chance d'y côtoyer et, à beaucoup fréquenter cette dernière, il se peut qu’on puissse en emporter une part soi-même.
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