Arnaud Desplechin tourne son prochain film.
C’est le genre de nouvelle qui rend impatient car j’ai pour lui la plus vive admiration.
Mais, si l’ensemble de son œuvre sait toujours me toucher et me réjouir, il est un de ses films qui m’aura marqué comme peu, sans doute parce que pour la première fois, ce qui se passait sur l’écran me semblait directement adressé. Il s’agit de Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle).
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Je ne crois pas qu’il faille chercher dans les circonstances un peu particulières dans lesquelles je découvris ce film (une avant-première suivie d’un débat avec l’auteur) les raisons d’un tel attachement. Je pense sincèrement, qu’indépendamment de toutes contingences, il y a d’intimes affinités entre ce film et moi.
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Il n’est pas une scène que je me remémore qui se soit le moins du monde affadit.
Une d’entre elle m’est revenue aujourd’hui en mémoire : alors que Paul Dédalus, le héros qu’incarne superbement Mathieu Amalric, s’apprête à rentrer dans l’université dans laquelle il doit donner ses cours, l’ouverture automatique ne fonctionne pas et il vient s’écraser contre les portes de verres. Un instant plus tard un groupe d’étudiant passe et là les portes s’ouvrent.
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Lors du débat d’après projection, Arnaud Desplechin expliqua cette scène par le fait qu’à ce moment du récit, Paul en était arrivé à un tel point de saccage de soi qu’il en était devenu transparent pour l’œil objectif du système d’ouverture. Cette scène qui avait fait rire l’ensemble de la salle devint alors glaçante.
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Si je vous raconte ça, c’est que tout en tapant d’une main, l’autre masse un nez bien endolori par une ouverture automatique récalcitrante.
Tiens, ce film est aussi l'un de mes préférés et, pour une raison que j'ignore, je l'associe dans mon esprit à "La vie des morts" de Pascale Ferrand (elle avait participé au scénario de La sentinelle, je crois...)
Cependant mon grand amour pour Arnaud Desplechin a pris un coup dans le nez depuis le portrait qu'a fait de lui Marianne Denicourt dans "Mauvais génie".
(arnica 5ch en granules, sinon, pour les contusions)
Rédigé par : samantdi | 28 juin 2007 à 14:28
J'ai préféré ne pas lire le livre de Marianne Denicourt. Pas une grande envie de rentrer dans ce qui ressemblait à un règlement de comptes.
Sinon, le nez, ça va merci ; il en a vu d'autres. Je ne puiserai donc pas dans le stock en principe réservé à mes fistons.
Rédigé par : aymeric | 28 juin 2007 à 22:05
Tes fistons t'en voudront-ils de leur piquer 3 ou 6 granules ?.. ah que nous sommes prompts à nous sacrifier pour nos petits trésors, parfois en pure perte !
Nous notre film fétiche c'est Rois et reines.. on va le louer next week tiens. Il est trop beau, trop dégeanté, trop parisien, mon petit Matthieu Amalricounet.
Rédigé par : Christie | 29 juin 2007 à 11:23
Beau programme.
Moi, je ne me suis pas débarrassé de ma manie (bourgeoise) de posséder : les films importants, je les achète.
Rédigé par : aymeric | 29 juin 2007 à 16:59
ah ben si tu l'as on veut bien te l'emprunter.. non je rigole, il doit être dispo chez le loueur au bout de la rue !
Rédigé par : Christie, déjà assez bourgeoise comme ça pour les livres | 29 juin 2007 à 19:18
Réponse à :
Cependant mon grand amour pour Arnaud Desplechin a pris un coup dans le nez depuis le portrait qu'a fait de lui Marianne Denicourt dans "Mauvais génie".
comme Denicourt a eu tout faux et que Nora n'est pas elle, tu peux être rassuré
le cinéaste n'est pas en cause !!
la pauvre : on la plaint, elle s'est bousillée toute seule
Rédigé par : Loulu | 04 août 2007 à 20:02