Comme beaucoup de blogueurs (parisiens mais pas seulement, une population socialement assez homogène somme toute) je me réveille chaque matin avec France Culture.
Régulièrement, donc, j’entends Alexandre Adler, dont les chroniques sonnent en quelque sorte comme une antithèse au Monde Diplomatique, nous promettre un avenir radieux au Moyen-Orient notamment grâce à la démocratisation à grandes enjambées de l’Iran.
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Personnellement, ces bouffées d’optimisme me sont assez utiles le matin en me donnant l’impression quel le monde auquel je m’éveille alors va plus vers la félicité qu’à vau l’eau et je souscris donc à l’appréciation de mon ami Alexandre : en effet, considérant l’importance de l’influence persane à laquelle on prête même la récente conquête d’un de ces petits bouts de terre où se joue pense-t-on le destin d’ensembles bien plus vastes, il serait certainement des plus bénéfiques pour le bien-être de la région qu’une telle puissance soit également un état de droit aux ambitions plus émancipatrices que belliqueuses.
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Et l’espoir est permis après tout. La lecture d’un long reportage de Timothy Garton Ash m’avait convaincu de la vitalité de la société civile iranienne ainsi que de ces désirs de changements vers plus de libertés et de prospérités car les deux vont facilement ensemble. Marjane Satrapi, auteur de BD bien connue et, depuis peu, coréalisatrice couronnée, ne dit pas autre chose dans une interview qu’elle a accordée à la Libre Belgique (repérée chez Embruns) : « pour moi, une société démocratique, c'est une société où les hommes et les femmes sont égaux. En Iran, une femme vaut la moitié d'un homme. Mais aujourd'hui, 70 pc des étudiants sont des étudiantes. Elles étudient deux fois plus et elles vont s'émanciper, elles vont travailler, elles vont être économiquement indépendantes et, à long terme, les choses vont changer. »
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Vraiment, l’optimisme ne semble pas complètement déplacé mais quelque chose me dit que le pouvoir en place, le vrai au final, celui des mollahs, ne semble pas prêt, du tout, à vouloir lâcher le moindre leste. Qu’on en juge par cette affaire de censure au festival de Bangkok, sous la pression de l’Iran, Persepolis le film de Marjane Satrapi, justement, est retiré de l’affiche. Au-delà de la censure proprement dite dans un pays qui aurait beau jeu de jouer les effarouchés, ce sont les termes utilisés par les représentants iraniens que je trouve assez révélateurs du chemin qui reste à parcourir, le film selon eux présenterait un « aspect irréaliste des avancées et résultats de la glorieuse révolution islamique ».
Ces messieurs (oui je doute que les dames soient très puissantes au centre du pouvoir iranien) ne m’ont l’air que très peu disposés à l’autocritique et à la remise en cause sans lesquelles un pouvoir ne peut pas vraiment se prétendre démocratique.
Je souhaite bon courage à la jeunesse iranienne avide de libertés, la route promet d'être longue et difficile.
Je suis de ton avis. Je te conseille un livre, que je n'ai pas lu, mais que je vais trouver dans ma librairie préférée : Passeport à l'iranienne de Nahal TAJADOD (Editeur JC Lattès). Ce livre est un témoignage sur l'Iran de nos jours!
Rédigé par : Mapie | 03 juillet 2007 à 12:18
Je n'aurai plus qu'à te le piquer plus tard alors.
Rédigé par : aymeric | 03 juillet 2007 à 17:13
Il fait plutôt manoir tu ne trouves pas ?
Rédigé par : obey | 25 octobre 2013 à 00:11