C’est un des débats du moment, on se demande bien quoi penser exactement de ces hedge-funds (cliquez sur le lien ! Si si, je vous assure, c’est une excellente introduction, bien complétée par cette deuxième lecture).
Comment savoir, au fond, si ces instruments, de par la volatilité qu’ils provoquent et leur manque cruel de transparence, sont à maudire ou si l’afflux de capitaux qu’ils génèrent en même temps que leur tendance à faire contrepoint aux dérives managériales - "Ils ont horreur des stratégies floues, des managements qui ne créent pas vraiment de valeur", observe Noël Amenc, professeur de finance à l’Edhec - ne font pas d’eux, en définitive, des acteurs bienvenus.
Ayant planché sur le sujet, le PSE a finalement remis son rapport (Fonds spéculatifs et fonds d’investissements privés : analyse critique et synthèse) jeudi dernier.
Et, si je ne conteste pas la volonté d’encadrer ces fonds tant nombre de choses semblent critiquables ou, tout au moins à surveiller de plus près (l’opacité financière, une possible amplification des risques), si j’apprécie la volonté de ne pas voir le diable dès qu’il s’agit de finance ("Loin de nous l’intention de diaboliser quelque acteur des marchés financiers que ce soit. […] Nous ne remettons pas en question les lois du marché") j’ai en revanche d’instinctives préventions à la lecture de l’ambitieux programme : «Une nouvelle stratégie européenne, intelligente et verte peut s’ébaucher, avec à la clef la prospérité et des millions d’emplois, si nous savons prendre les décisions qu’il faut"
Certes, l’accroche promet trop pour être honnête mais, il est après tout possible que le rapport lui même soit d’un grand intérêt. Il faut juste que je m’attèle aux 300 pages (et en anglais) du dit rapport.
Je vous en reparle, mais peut-être pas tout de suite…
Bon. Si on parle tant des hedge funds, à mon humble avis pas du tout pertinent, c'est parce que, dans la lutte perpétuelle entre experts pour être le premier à trouver le facteur déclenchant de la prochaine crise boursière sur laquelle on ne sait qu'une seule chose, c'est qu'elle aura lieu, ces fonds représentent le suspect du jour. Je regrette, d'ailleurs, que la paresse habituelle ne fasse pas plus souvent utiliser la traduction française du terme - fonds de couverture. Car on se couvre contre le risque, et il semble a priori bien paradoxal de le faire en recourant à des stratégies justement considérées comme risquées : mais en fait, les investisseurs se protègent ainsi contre l'échec de stratégies classiques, ce qui a deux conséquences déterminantes. D'une part, les stratégies alternatives resteront, par définition, marginales - l'article du Nouvel Economiste parle de 2 % du total des encours investis - et, de l'autre, puisque la raison d'être de ces fonds est l'application d'une stratégie originale, voire inédite, et qu'il s'agit donc d'objets en mouvement perpétuel, j'aimerais bien savoir quel moyen de contrôle spécifique pourrait leur être appliqué, et selon quels critères.
Quand au rôle néfaste qui leur est attribué, justement, Stork, dont parle le NE, je connais : une société industrielle de taille moyenne, qui a récupéré les restes de Fokker, dans le domaine aéronautique, et qui fabrique des trucs pour des marchés trés différents, l'élevage de volaille par exemple. Bref, un ensemble pas particulièrement cohérent. Et ne parlons pas d'Ahold, un des grands gadins boursiers des cinq dernières années, comptes trafiqués à l'appui. Alors, si ces entreprises intéressent des prédateurs, la faute leur en incombe.
D'une manière générale, les dirigeants d'entreprises ne sont pas forcément compétents, sinon Moulinex existerait toujours, et le marché n'a pas obligatoirement tort. Quand, six mois après être entrée en bourse, SNECMA s'est mariée avec Sagem pour échapper à Thales, le marché était contre. Plus de deux ans après, l'action n' a pas bougé, et on parle d'un rapprochement avec Thales. Et en 2000, on n'a pas eu besoin de fonds de couverture pour se lancer dans la pire crise boursière depuis 1929.
En bref, les fonds de couverture permettent surtout de générer d'autant plus de discours que la compréhension de leurs mécanismes reste réservée à de très rares spécialistes, leur influence ne peut que demeurer marginale et rien ne dit qu'elle soit négative. Mais là, je suis sûr que Laurent Guerby n'est pas d'accord.
Rédigé par : Denys | 07 avril 2007 à 10:17
Un G7 Finances sur les hedge funds à
Washington
La Tribune - 11/04/07 -
Le gouvernement allemand veut réunir la semaine prochaine des représentants des ministres des Finances du G7 ainsi qu'une vingtaine de gestionnaires de fonds à risques (hedge funds) à Washington afin de promouvoir son projet de régulation plus stricte de ces fonds, selon le Handelsblatt. La rencontre doit avoir lieu en marge du sommet de printemps de la Banque mondiale et du FMI, selon le quotidien des affaires, qui assure que les fonds les plus puissants, Blackstone, Cerberus et Fortress, seront représentés.
APPEL A LA VIGILANCE
Les appels à une régulation plus étroite des fonds spéculatifs se sont multipliés ces derniers mois, après la banqueroute du fonds Amaranth Advisors l'été dernier qui a provoqué des dizaines de millions de dollars de pertes pour les investisseurs. Début février, les ministres des Finances du G7, réunis en Allemagne, avaient appelé à la " vigilance " face aux fonds à risques, tout en reconnaissant qu'ils ont contribué " de façon significative à l'efficacité du système financier ".
Très opaques, ces fonds comptent actuellement, selon les estimations moyennes, quelque 9.000 entités gérant 1.400 milliards de dollars.
Rédigé par : W Buffet | 11 avril 2007 à 13:55
Toujours à ce propos, le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a répété hier sa confiance dans la discipline des marchés. Il a souligné qu'il était essentiel que les investisseurs saisissent la complexité des institutions financières auxquelles ils confient leur argent, et soient conscients des risques : "Jusqu'à présent, une approche de régulation des hedge funds fondée sur le marché a bien fonctionné, même si de nombreuses améliorations peuvent encore être apportées. [...] Lorsque ces conditions sont remplies, la discipline des marchés est un instrument efficace et qui a fait ses preuves pour contenir la prise de risque excessive."
Rédigé par : aymeric | 12 avril 2007 à 17:23
Comme d’habitude, la lecture d’un billet sur l’économie et les fonds spéculatifs n’est pas facile à lire, du coup je ne m’y intéresse pas. Alors dans nos soirées, je ne pipe mot. Bref, j’en ai marre de ne pas comprendre.
Pour commencer j’ai essayer de comprendre ce qu’est un hedge-fund. Vous me direz si j’ai compris.
« Fond de couverture » est une traduction assez simpliste et mensongère. Bref c’est aussi un fond de spéculation n’en déplaise aux lecteurs. Il faut appelé un chat un chat. Ou comme le disait André Pousse « Ce n’est pas parce que c’est écrit bénédictine sur des chiottes que ça en est ! ».
Ensuite, les hedges-fund sont crées par un nombre restreint de personnes (moins de 99) ce qui lui permet « de ne pas être soumis au contrôle de la Securities and Exchange Commission (SEC), de « jouer » des sommes sans rapport avec les fonds propres qu’il détient ». Les hedges-fund ne rassemblent pas que des capitaux, elles regroupent aussi des compétences. Ainsi les fondateurs cherchent à faire des profits plus importants (15 %) que ce que permet le marché. Pour faire court, ce ont des grandes fortunes de grandes entreprises qui souhaitent faire plus de profit que ce que permet le marché.
Aujourd’hui il est recensé environ 8 000 hedge-fund représentant 1 100 milliards de dollars.
Pourquoi ne pas avoir des infos sur ces hedge-fund et pourquoi ne pourrait-on pas les atstreindes à certains modes de gestion ?
Rédigé par : Mapie | 26 avril 2007 à 12:12