nice or immorally : érudilettante scribrouillon, digressif compulsif

brèves (de...)

- Selon Philippe Askenasy, une des promesses, d’apparence anodine, de Nicolas Sarkozy pourrait avoir des effets désastreux. L’ouverture à la publicité sur la consommation de vin, si on en croit l’exemple américain, « augmente significativement les accidents du travail ou l’alcoolisme des adolescents. Le plus effrayant est l’impact sur la consommation des parents, notamment des mères, et in fine sur les violences commises contre leurs enfants : une libéralisation de la publicité pour l’alcool peut augmenter de 30% les violences faites aux mineurs à la maison. » Je demanderais à en savoir davantage. Non pas que je souhaite particulièrement un retour des publicités sur le vin mais, simplement, je suis un peu sceptique quant à une telle efficacité de la publicité.

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- A ce propos, Alain Gérard Slama l’évoquait ce matin, les messages sanitaires de prévention qui accompagneront à partir de demain les produits alimentaires manufacturés et des boissons sucrées semblent complètement inefficaces. Mieux, d’après l'UFC Que Choisir, ils seraient même contre-productifs « Quand on leur demande ce que signifie ce message sanitaire par rapport au produit présenté par la publicité, 66 % des personnes interrogées répondent que les céréales sont "équilibrées" ! Qu'elles contribuent, comme le dit le message, à une alimentation moins grasse et moins sucrée ! » Je ne suis pas sûr que ce soit le bon réflexe mais ce genre de brève a tendance à me faire beaucoup rire.

Au passage, les propos du chroniqueur matinal m’on parfois fait songer à deux billets de Denys qui, d’ailleurs, dans l’un d’eux moquait « la croyance simplette en les effets mécaniques de la publicité. »

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- Certes, on est dans le symbolique pur, et cette nouvelle n’annonce en rien des temps meilleurs, mais, preuve que je ne suis pas systématiquement du genre gausseur,  le fait qu’en ce moment (très bref) un Arabe, le Druze  Majalli Wahaba, soit président d'Israël me réjouit. Ça flatte mon côté fleur bleue.

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- Mon ego s’est vu récemment flatté aussi, tiens. Futile, d’accord, mais d’être cité en si bonne compagnie…

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- Baume à l’orgueil ne fait pas de mal car, depuis quelques semaines, je me traine un blues jaune.

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- Alcool, publicité, Proche-Orient, ma trombine et du foot… Mon dieu comme ces brèves font comptoir : une anticipation de ma soirée ?

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à propos de l'augmentation du smic

«Il y a donc finalement deux stratégies, une stratégie "passive" : laisser les inégalités s'accroître et compter sur la demande des riches pour stimuler à terme l'emploi et les salaires en amenant une tension du marché du travail, y compris pour les emplois peu qualifiés ; une stratégie "active", de restauration de la compétitivité et de retour précisément de la capacité à créer des emplois de niveau de revenu intermédiaire, en particulier par la qualité de la spécialisation productive. Mais il ne faut pas compter sur les stratégies de taxation ou de hausse administrée des bas salaires.»

Telle est la conclusion que tire Patrick Artus de la question qu’il se pose aujourd’hui dans le Monde : Comment corriger les inégalités ?

Et comme il le dit, «il ne faut pas compter sur les stratégies de taxation ou de hausse administrée des bas salaires».

Sur ce dernier point, la raison donnée est extrêmement classique, «la hausse administrée globale des salaires des moins qualifiés n'est pas faisable, car elle réduirait la demande de travail peu qualifié.»

Ce qui est intéressant, c’est que c’est précisément cette idée qu’Eric Maurin, économiste lui-même et récent blogueur vient aujourd’hui mettre à mal...

Se basant sur les travaux de John Van Reenen, Steve Machin et Mirko Draka, trois chercheurs de la London School of Economics (LSE), il parvient quant à lui, à un avis quelque peu divergent : «la législation sur le salaire minimum aurait ainsi comme principal effet de favoriser la redistribution de la valeur ajoutée en direction des salariés les plus modestes.»

Evidemment, comme il le tempère lui-même, «ce qui est vrai pour l’Angleterre de la fin des années 1990 n’est pas nécessairement vrai pour la France de la fin des années 2000», néanmoins, cette étude permet de relativiser la fin de non-recevoir de Patrick Artus.

Je veux bien que qu’une telle mesure ne soit pas à la hauteur de l’enjeu des inégalités, pas suffisante en tout cas. Mais, le fait qu’elle permette une augmentation des revenus les plus modestes sans, mécaniquement, provoquer les effets pervers systématiquement évoqués, mérite, à mon sens, un peu plus qu’un rejet lapidaire.

haro sur le bayrou

De tous les côtés, l’heure est à la dénonciation de l’imposture. On comprend aisément l’inquiétude des deux grands partis, la côte de François Bayrou ne semble pas décidée à descendre et, surtout, il semblerait qu’une accession au deuxième tour lui garantisse quasiment la présidence.

Le potentiel de séduction du candidat centriste se nourrissant de cette idée de « troisième voie », audacieux mélange de rassemblement et d’affranchissement des dogmes, il est donc temps pour les « principaux candidats » de mettre un terme à la plaisanterie en révélant la vraie nature du Béarnais.

Sur le principe, ces injonctions croisées me gênent quelque peu mais, comme nous sommes en campagne, il ne faudrait pas non plus jouer les effarouchés. D’autant qu’à mon sens, et je crois l’avoir déjà dit, il est très douteux que François Bayrou se soit complètement affranchi de la droite dont il est originaire.

Ceci-dit, pour les socialistes le problème est délicat. À axer une part aussi importante de leur campagne sur le repoussoir Sarkozy, il est évident que cela poussera plus d’un sympathisant à voter pour celui qui apparaitra le plus à même de le battre ; même si ce challenger donne finalement très peu dans la rositude.

classes sociales

Hier soir, Les pieds sur terre (émission de France Culture proposant des reportages d’une demi-heure, souvent dans une perspective "la misère du monde") s’installaient dans une école de parents. Le reportage était essentiellement orienté vers l’aveu d’échec d'une association qui, relancée suite aux émeutes de novembre 2005, était sensée faire le lien entre différentes classes sociales d’une même ville. Or il semblait que cette école n’ait jamais su dépasser un cercle restreint, socialement assez homogène (et, pour faire court, plutôt privilégié). Dans ce qu’une des participantes nommait avec une certaine aigreur un « club de catégories de femmes » il semblait qu’y étaient abordées des questions d’éducation dans une tonalité plutôt futile (la prochaine réunion était prévue autour du thème "racontez votre noël") en tout cas fort loin de ce pour quoi ces structures furent créées et soutenues (plutôt dans une perspective de prévention de la délinquance et d’aide aux parents immigrés se sentant démunis devant l’éducation de leurs enfants).

A l’écoute de cette émission on pouvait penser balayer le sujet d’un revers de main, considérant que nous avions là encore un de ces gadgets se contentant de dilapider les fonds publics (une des grosses préoccupations de cette campagne semble-t-il) sans efficacité aucune. Aussi, lorsque dans l’une de ses 100 propositions Ségolène Royal (la 29e, pour être exact) parle de « la généralisation d’écoles des parents et des consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur autorité », il est tentant d’ironiser (comme ne s’en prive pas Eviv qui, au passage, a récemment tiré sa deuxième salve).

Le projet est-il mauvais pour autant ? J’ai tendance à penser le contraire. Le principe d’une école de parents est assez ancien (l’association l'Ecole des parents et des éducateurs (EPE) a par exemple été créée en 1929) et depuis lors, par son ampleur et sa varitété, n’est pas réductible, n’en déplaise au reportage de France Culture, à cette poignée de bénévoles issus de la grande bourgeoisie catholique qu’elle était à l’origine. Il ne s’agit donc pas vraiment de machins fantaisistes mais, souvent, de structures organisées et plutôt bien implantées.

De plus, le quotidien de ces Ecoles ou autres "médiations familiales", ne se résume pas, la plupart du temps, à des discussions de salon de thé. Prenons l’exemple des "femmes-relais" d’ Aulnay-sous-Bois. Elles accompagnent les habitants dans leurs démarches à la caisse d'allocations familiales, à la Sécurité sociale, à la mairie, elles interviennent en cas de conflit entre particuliers, ou font le lien entre le collège et les familles. Un métier qui mélange les fonctions de traductrice, d'écrivain public, de conseillère d'orientation, de psychologue... Une manière également de travailler à maintenir la paix sociale. Aissa Diawara, 34 ans, directrice de l'association, déclare « Je vois des enfants partir à la dérive. Ces jeunes-là ont pris le pouvoir dans leur famille. Ils font tout à la place des parents, qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive en France. Si on aide les parents, si on leur permet de tenir leur rôle, on remet les enfants à leur place d'enfants. »

Enfin, en soi, cette idée est séduisante à double titre. D’une part parce que, tout en mettant en avant la responsabilité des parents, elle sort du registre uniquement répressif (L’article 227 du code pénal condamne les parents irresponsables à deux ans de prison ou 30 000 euros d'amende). D’autre part parce que, plus généralement, je vois facilement d'un bon oeil les tentatives des pouvoirs publics pour encourager les investissements citoyens.

on souffle

Ça veut faire son blogueur productif et ça ne tient même pas le coup une semaine, pfff…

Petite pause donc (retour mercredi).

vite fait

Royal, et maintenant… : personnellement, j’ai été plutôt séduit par le discours de Villepinte. Pas follement emballé non plus, il y avait de quoi tiquer (parfois fortement) ici ou là mais l’ensemble m’a heureusement surpris par certains accents girondins (non je ne parle pas de l’accent du sud-ouest), cette volonté affichée de réconcilier les Français avec l'entreprise ou encore l’importance accordée au contractuel, à l’expérimentation.

Séduisant, mais il s’agit maintenant d’affiner son point de vue avec ces quelques lectures.

Add. du 16/02 : Eviv Bulgroz se penche à son tour sur les 100 propositions et opte, lui, plutôt pour le flinguage.

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L’Europe, l’Europe, l’Europe : Olivier Duhamel le signalait ce matin, l’Europe fait son entrée dans la campagne présidentielle, chacun des trois principaux candidats ayant récemment fait part de ses visions de la relance européenne. A consulter, sur ce sujet, le petit guide de la relance (en trois parties) chez les euros du village.

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Histoire du traitre et du héros : j’ai peur, hélas, que Samuel ait raison. Cette porte claquée façon vaudeville tendrait à accréditer sa thèse : il y aurait chez certains au PS « une volonté de nuire à la candidate ».

Plutôt que de chercher le ou les félons comme certains cherchaient la taupe, osons une hypothèse paranoïaque au carré : et si, un peu comme le Judas de Borges, le traitre endossait volontairement l’infamie pour, dans un geste sacrificiel opportunément daté, par la révélation de ses fautes, nimber la candidate de l’aura de sainteté que confère la douleur d’être trahi.

celui qui n'aimait pas Doha

Luc Guyau se fend d’une tribune dans le monde pour venir défendre son bifteck (mais français monsieur). Comme tout le monde, il le fait au nom de l’intérêt général…

Mr Guyau est fort opposé aux accords de Doha, ce qui, venant d’un ancien président de la FNSEA, n’a rien de surprenant. Mais, pour justifier son point de vue il avance d’abord que le «cycle de Doha ne bénéficiera en aucun cas aux pays les plus pauvres ». Je veux bien qu’on considère que Doha n’aura pas d’effets miracle, ou bien que des programmes d’aide à l’ajustement pour les pauvres dans les pays à faibles revenus devraient accompagner les libéralisations, mais je ne crois pas que les pays en voie de développement voient d’un très mauvais œil l’arrêt des subventions et donc une concurrence moins déloyale. Et puis placer les Etats-Unis parmi les principaux bénéficiaires de la libéralisation (en oubliant la France dans les gros exportateurs, tiens),  alors qu’ils ont longtemps été l’un des principaux opposants (avec nous-même) à ces négociations, franchement…

Le deuxième volet de l’argument n’est pas beaucoup plus convaincant. La libéralisation mettrait en danger la sécurité alimentaire (ce vieux mythe), une agriculture propre (venant d’un farouche ennemi de la loi pollueur/payeur ça ferait presque rire), respectueuse des paysages (c’est vrai que la Beauce…) et surtout (pour être entendu, il faut faire peur) la sécurité sanitaire des consommateurs. Comme si la sécurité ne pouvait provenir en tout premier lieu de la diversité des approvisionnements, comme si l’Europe n’avait pas de normes d’importations pour les produits alimentaires, comme si le danger ne pouvait jamais venir de l’intérieur.

encore l'Iran

Selon un document de l’Union Européenne (révélé aujourd'hui par le Financial Times), les sanctions économiques n’auraient pas ou très peu eu d’effet sur l’avancée des travaux nucléaires de l’Iran. Il serait très probable que ce pays dispose d’armes nucléaires dans les deux ou trois années à venir.

Un quasi aveu d’échec de la part de la diplomatie européenne et un argument de poids dans les mains des partisans de la méthode militaire : pas très surprenant mais quand même assez désespérant…

le compte à rebours iranien

Le 23 février expirera le délai accordé à l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU. Si, passée cette date, l’Iran n’a pas cessé l’enrichissement d’Uranium, de "nouvelles sanctions" seront envisagées.

Pendant ce temps, accentuation de pression ou volonté de régler le problème à l’écart des institutions internationales, Les Etats-Unis, renforcent considérablement leur pression militaire sur le Pays des Mollahs. Selon une récente chronique de la fondation pour la recherche stratégique : « envoi dans le Golfe d'un second porte-avions - le "John Stennis", après le "Eisenhower", eux-mêmes rejoints par deux dragueurs de mines britanniques -, ce qui place les forces anglo-américaines dans la région à leur plus haut niveau depuis 2003; fourniture de missiles antimissiles Patriot aux Emirats ; déclaration de guerre aux agents iraniens opérant en Irak (confirmée par la prise d'assaut d'une mission de Téhéran au Kurdistan), enfin interdiction de toute vente de pièces détachées pour le F-14, le principal avion militaire de l'Iran (le Shah en avait acheté 79 exemplaires dans les années 1970). Autant de décisions qui visent non seulement à affaiblir Téhéran, mais à protéger le Golfe et ses riverains d'éventuelles représailles en cas d'attaque contre les sites nucléaires iraniens. Ajoutons que George W. Bush s'est vu offrir par Ehoud Olmert en personne, lors de la dernière visite du Premier ministre israélien à Washington, un récit de l'attaque israélienne contre le réacteur irakien d'Osirak en 1981, et qu'il n'a pas manqué de remercier l'auteur. On peut encore noter que le président américain, dans ses dernières déclarations, dément vouloir "envahir" l'Iran - ce qui n'est pas tout à fait la même chose que "bombarder"... » Peut-être ne faut-il pas chercher plus loin le récent adoucissement des prise de parole iraniennes qui se veulent désormais des "offres de dialogue".

Réussite ? En ce cas, vraiment partielle : à ce jour, l’Iran refuse toujours de suspendre ses activités d’enrichissement mais surtout c’est un jeu dangereux. Toujours selon le FRS, les américains « tiennent surtout à montrer que, malgré leurs difficultés en Irak, ils restent la principale puissance militaire du monde - ce qui rendra un recul plus difficile en cas d'échec. »

Dans son édito de la semaine dernière, Timothy Garton Ash résumait bien la situation : “So here's the score: if we bomb Iran, the world will be a more dangerous place. If Iran gets the bomb, the world will be a more dangerous place. Conclusion: the world is likely to be a more dangerous place. […] The real question is therefore how, without the use of force, you can stop Iran going down this path. […]Broadly speaking, the US needs to offer more carrots, the EU needs to brandish more sticks.”

Autant dire que la situation est assez loin d’évoluer selon ses souhaits (et les miens). Mais  il n’est pas encore temps de se consterner. Peut-être que la pression américaine permettra effectivement de réengager un dialogue véritablement constructif. Peut-être également que le développement de la contestation en Iran ouvre la voie au retour des réformateurs.

L’enjeu est important, il est tout de même assez dommage que l’Iran, pour l’instant, n’apparaisse pas vraiment en tant que tel dans la campagne présidentielle…

faire peur

Comme beaucoup de gens j’ai récemment reçu (et même plusieurs fois) ce reportage de Canal Plus sur les OGM, prétendument censuré alors qu’il a été diffusé en 2005 et vu à l'époque par 400.000 spectateurs.

Je veux bien que, pour reprendre Hans Jonas, le "père" du principe de précaution, "la dynamique cumulative des développements techniques" doive conduire à affirmer "la priorité du mauvais diagnostic sur le bon" encore que n’étant plus au temps des grandes famines ou de la peste noire (au moins dans nos contrées) je m’interroge sur la réalité de cette société du risque qui serait sensée être la nôtre.

Bon, c’est vrai qu’il y a eu suffisamment de fâcheux précédents pour qu’une certaine prudence ne soit pas forcément déplacée avant une mise sur le marché. Mais cette manière de dénonciation racoleuse, qui fait, en définitive plus que tout autre chose, la marque de l’esprit Canal Plus ne fait pas avancer le débat d’un pouce, ne faisant que le dérationaliser par la peur.

A lire sur Agora Vox, un salutaire décryptage.