Le
chômage en soi n’est pas un drame : chaque jour en France 10000 emplois
disparaissent alors que dans le même temps autant sont créés et ce mécanisme de
destruction créatrice, cette réorganisation permanente du système productif est
ce qui fait au fond la croissance.
Le
chômage n’est pas un drame mais ce n’est pas qu’un phénomène général, et drame
il peut y avoir pour la personne qui se retrouve sans travail. Il importe donc
qu’il existe des institutions qui fournissent à ces personnes sans salaire un
revenu le temps de pouvoir se réinsérer professionnellement.
Il
se trouve que l’indemnisation des chômeurs fait régulièrement débat parmi les
partenaires sociaux gestionnaires de l’Unedic. A l’impératif de gestion (les
ressources sont évidemment limitées) s’ajoute un conflit entre un patronat
désireux d’alléger les charges et des syndicats soucieux d’assurer une
indemnisation confortable aux chômeurs. Dans ce contexte un article publié hier
par la revue « Sociétal », écrit par Bruno Coquet et Arnaud Sylvain et dont Les
Echos se font le relai, propose des pistes intéressantes et a priori acceptables
pour les deux camps.
Au-delà
des arrangements sur les périodes d’indemnisation ou les plafonds
d’allocation, le plus intéressant est, selon moi, dans ce qui concerne la
source des revenus de l’Unedic : les cotisations, et notamment cette idée
de les moduler en fonction de la durée constatée des contrats avec la volonté de « taxer
la précarité ».
« Les
cotisations chômage diminueraient ainsi au fil des mois, avec un taux de 7,3 %
le premier mois et de 3,6 % à partir du douzième mois. Par rapport au système
actuel, dans lequel le niveau de cotisation est systématiquement égal à 6,40 %
du salaire brut, seuls les contrats de moins de 3 mois reviendraient plus cher. »
Les
deux auteurs avancent également une autre proposition qui devrait faire
polémique et avec laquelle je suis d’accord sur le principe mais un rien
dubitatif (car un peu gêné par cette façon d’opposer fonctionnaires et
contribuables dans la mesure où à ma connaissance les premiers ne sont pas exemptés d’impôts)
: ils suggèrent d'instaurer une cotisation chômage dans la fonction publique, « dont
les salaires sont financés par les contribuables, y compris en période de
chômage. « Il existe une solidarité qui va de l'ensemble des contribuables
vers la fonction publique. La logique voudrait que la solidarité gagne en
réciprocité », justifient-ils, sans préciser le niveau qu'ils
souhaiteraient donner à cette nouvelle cotisation. ». De plus, comme le faisait remarquer un commentateur de
l’article : « l'instauration d'une cotisation chômage dans la
fonction publique n'est pas une nouveauté. Elle a été instaurée par Raymond
Barre premier ministre à la fin des années 1970. Depuis cette date, les
salariés de la fonction publique et des entreprises publiques se voient prélever
1,00 % de leur salaire brut mensuel au titre de la "contribution
solidarité". Contribution mise précisément en place au titre de la
solidarité envers les chômeurs. Il reste à préciser aux deux chercheurs si ce taux est satisfaisant ou
dérisoire... »
Encore une fois, ce qui fera sans doute le plus de bruit n'est pas du plus haut intérêt mais, cette réserve mise à part, ces propositions dans leur ensemble ne me paraissent pas
malvenues ; on aurait presque le sentiment démesurément optimiste qu’elles
pourraient faire un tant soit peu avancer un schmilblick particulièrement,
parfois même ridiculement, inerte.
Le chômage n'est pas un drame certes mais comme tu le dis être chômeur peut en être un. Notamment pour ces chômeurs à répétition qu'on appelle vacataires. Quand tu vis en couple et que tu gagnes assez pour pouvoir mettre de côté pas de problème. Quand tu es une famille monoparentale (lisez mère célibataire- ce qui est quand même assez fréquent)ou tout simplement seul et que tu gagnes généralement le smic et que tu te retrouves un voir deux mois sans aucune rentrée d'argent (avec des sorties qui, elles, continuent à sortir), tu vis toujours à la limite de la noyade. C'est ça aussi la précarité...Peut-être faudrait-il supprimer la proportionnalité des indemnités. Le smic pour tout le monde, pas plus, pas moins pendant un an, quelque soit le salaire de référence. Juste pour voir.
Rédigé par : le passant | 17 janvier 2007 à 09:45
Joli blog, intéressant, quoique long sur les développements !
Rédigé par : Toreador | 17 janvier 2007 à 12:08
J'aime bien l'adjectif "confortable" accolé au groupe nominal "indemnités chômage". Quels chômeurs cotoyez-vous ?
A part ça ce serait bien, effectivement, de jeter un oeil au modus operandi de l'UNEDIC.
Rédigé par : manu | 18 janvier 2007 à 14:39