Pas
la panne sèche mais un net ralentissement tout de même. Une sorte de passage en
mode hibernation sans attendre les grandes froidures ou l’officialisation de
l’hiver (un boulot en effervescence aide aussi, un peu paradoxalement, à mettre
la pensée sous l’étouffoir).
Ça
doit être la raison pour laquelle les mouvements du monde ne me stimulent qu’assez peu.
Quelques
exemples :
Je digère à peu près la défaite de mon poulain (c’était assez prévisible, encore plus pour moi qui ne gagne quasiment jamais au jeu des élections. Une expiation pour mes vieux péchés abstentionnistes peut-être…) mais je n’en tire aucune analyse vraiment intéressante. Tout au plus essayé-je de me convaincre des vertus de la dame du Poitou qu’en bon bourgeois parisien, aveugle des réalités de la France d’aujourd’hui, j’aurai laissé passer mais je vous avouerai que je ne me convaincs pas.
De
l’assassinat de Pierre Gemayel je ne saurais rien dire qui se
différencierait un tant soit peu de ce qui a déjà été dit ou écrit à ce sujet.
Me replonger dans la dernière livraison d’Esprit qui consacre
deux articles à ce pays martyrisé me donnera peut-être les armes pour élaborer
une vision intéressante. Nous verrons.
La
lecture justement. En
ce moment je pense peu mais je lis avec une ardeur redoublée.
Petite
revue de livres donc :
- En ce moment, je dévore « La Discorde »,
les entretiens que Rony Brauman et Alain Finkielkraut ont tenus en présence d’Elisabeth
Lévy. Le sujet : le conflit Israélo–Arabe sur lequel ils se sont
copieusement écharpés par déclarations interposées. Une confrontation directe a
le mérite de les obliger à renoncer aux facilités que permet la polémique pour
remplacer les invectives par des arguments plus développés. Un livre qui vous
change et bouleverse vos certitudes. Je n’en suis qu’à un peu plus de cent
pages et à ce point je ne peux que dire que je me range le plus souvent
derrière la pensée de Finkielkraut (note aux commentateurs potentiellement
agressifs : ce n’est pas tout le temps le cas et je suis loin d’être un
adepte béni oui-oui de Finkie.) mais
celle-ci, pour se développer tend à s’arranger avec le factuel et c’est là que
son contradicteur devient très précieux.
- Car il n’y a pas que les essais dans la vie,
je me régale depuis avant-hier à lire
«La Vie de Rancé », un Chateaubriand
tardif dont j’ai entendu parler via Roland Barthes. Je crois avoir toujours été
fasciné par ces personnages d’ascètes qui ne le sont devenus que suite à un
grand retournement de leur vie. Comme s'ils arrivaient à « puiser
leurs dernières forces dans leurs premières faiblesses ».
- Pas grand-chose à voir (même s’il s’agit
d’un livre « à voir ») : « Symbolisme »,
aux éditions Taschen. Une bonne mise en bouche avant d’aller admirer les œuvres
du Nabi Maurice Denis à Orsay.
Bon,
si je retournais bouquiner sous la couette, moi…
AInsi, tu l'as lu le Roland Barthes.. c'était comment ?
Rédigé par : Christie | 24 novembre 2006 à 11:16
Oui je l'ai lu mais pas jusqu'au bout.
D'abord emballé par l'idée de ce roman qui avancerait à mesure des cours donnés (ça me faisait penser à Degrés de Butor) je m’en suis peu à peu me désintéressé. J'avais le sentiment que la greffe entre le projet romanesque et son double théorique ne prenait pas vraiment. Trop de distance entre les deux. (J’ai lu je ne sais plus où qu’on ne greffait que sur du sauvage. On en était loin là.)
Mais bon, ce n’est pas une sortie définitive non plus (j'en ai quand même tiré pas mal de choses, dont La Vie de Rancé justement) ; je pense que je m'y replongerai.
Rédigé par : aymeric | 24 novembre 2006 à 13:09
Ahh, Ellroy !
Toute ma jeunesse ! (nan je déconne, je suis encore jeune.)
Excellent auteur s'il en est.
American Tabloïd est vraiment un excellent bouquin.
Malheureusement, la "suite" (American Death Trip) est de mon point de vue très décevante, en particulier du fait d'une écriture très saccadée.
Mais les premiers, et en particulier le quatuor de Los Angeles (Le dahlia noir, Le grand nulle Part, LA Confidential, White Jazz) sont une pure merveille.
Bonne lecture.
Quand j'aurai fini Les Bienveillantes, je me referai un ou deux Ellroy, tiens.
Rédigé par : Thomas | 24 novembre 2006 à 21:22
Tu ne me couperas pas l'envie de lire "American Death Trip" !
Nom de nom !
A part ça, c'est vrai que c'est chouette Ellroy. C’est ce que je me disais alors que je le reprenais après un long, très long sevrage.
Rédigé par : aymeric | 26 novembre 2006 à 17:37
La photo est adorable.
Et désolé de n'avoir pas pu discuter un peu avec toi mercredi soir. Je devais malheureusement partir pas trop tard pour rejoindre ma lointaine banlieue. La prochaine fois j'espère.
Rédigé par : pikipoki | 01 décembre 2006 à 12:10
Ben oui dommage.
Je ressors toujours un petit peu frustré de ces soirées (mais pas que, c'est quand même aussi très agréable) : trop de personnes que je n'ai pas eu le temps de voir, que je n'ai pas osé aborder ou encore que j'ai abordé trop maladroitement (mais pour ça, il suffirait peut-être que j'y aille un peu plus mollo sur la bière. Mes finances et mon organisme ne s'en porteraient d'ailleurs pas plus mal).
Nous ne sommes pas non plus obligés d'attendre la prochaine République des blogs pour prendre un pot non plus (et puis, il me semble que tu me dois un dragibus jaune qui plus est).
Pour la photo : merci, je trouve aussi (mais je suis un peu parti-pris).
Rédigé par : aymeric | 01 décembre 2006 à 15:01
Pour le pot, pourquoi pas, mais alors plutôt un soir de la semaine. Sinon le week-end je crains que ça me soit impossible avant plusieurs semaines.
Rédigé par : pikipoki | 01 décembre 2006 à 15:43