Né
dans une famille de paysans des Côtes-du-Nord (évoqués dans son unique roman :
Le Temps qu’il fait), Armand Robin ne parla, jusqu'à l'école, que le dialecte
fisel de la région de Plouguernével.
De la restriction à la boulimie il
maîtrisera dès ses trente ans près d’une vingtaine de langues. « Lors de
la dispersion des mots, je n'étais pas à Babel. »
Ses talents le conduisent naturellement vers la traduction, de poèmes essentiellement (Goethe, von Arnim, Benn et Ernst, Shakespeare et Poe, Lope de Vega et Bergamin, Maïakovski, Pasternak, Essenine et Blok, Joszef et Ady, Ungaretti, Pessoa, Cavafy, Mickiewicz, Khayyam, etc.) car poète lui-même.
Mais il su aussi exploiter ses dons d’une manière plus
originale : il se fit écouteur.
La
vocation lui vint à la suite d’un voyage en URSS en 1932 durant lequel la
brutalité de la réalité lui fit rompre définitivement avec la foi communiste.
Ce qui l’épouvanta alors, en plus de la misère et de l’oppression elles même,
ce fut la découverte que cette
oppression passe d’abord par la parole, dans un « déchaînement
scientifiquement calculé de forces mentales obsessionnelles. » Ainsi, de
retour en France, «tel un plus fort vouloir dans [son] vouloir, besoin
[lui] vint d’écouter les radios soviétiques. » Puis ce furent
d’autres : chinoises, égyptiennes, néerlandaises, yougoslaves…
De
ces écoutes il tire un bulletin qu’il vend à divers abonnés comme le Quai
d'Orsay, le Canard enchaîné, le comte de Paris, le Populaire, le Vatican,
et d’autres (la liste est encore difficile à établir aujourd’hui). Il
invente un métier, ainsi présenté dans La Fausse Parole, le journal de ces
chroniques : « un métier qu’on exerce chez soi et grâce auquel on
peut être transporté sur tous les points du monde où l’on parle. Frais
d’installation : un poste de radio. Connaissances exigées : une
quinzaine de langues vivantes. »
non vraiment ça manque de contraste ici.
En revanche, les gros caractères, c'est mieux pour les vieux comme moi.
Sur le communisme et la tyrannie en général, il est intéressant de constater que la parole (la radio et la télévision essentiellement) sont des armes essentielles de propagande et d'embrigadement.
L'écrit en revanche, à part la presse officielle, est largement réprimé.
Surtout conserver les gens dans l'instant, le viscéral, les empêcher de réfléchir.
Si tu as un bouquin de ce M. Robin ou un exemplaire de son bulletin, je suis preneur.
Rédigé par : Thomas | 16 novembre 2006 à 22:18
voilà.
c'est mieux ?
Rédigé par : aymeric | 16 novembre 2006 à 22:48
c'est le métier vers lequel tu penses te reconvertir pour pouvoir bosser en pantouffles ? (très confortable)
Rédigé par : Christie | 17 novembre 2006 à 12:06
Oui, enfin il me manque la quinzaine de langues...
Rédigé par : aymeric | 17 novembre 2006 à 14:14
t'as qu'à t'acheter une quinzaine de paires de pantoufles, déjà..
Rédigé par : Christie | 17 novembre 2006 à 14:49
Pas demain la veille qu'on me verra en pantoufles !
Rédigé par : aymeric | 17 novembre 2006 à 14:58
attention, Aymeric a des principes !
et préfère se geler en marchant pieds nus sur le carrelage...
Rédigé par : camille | 17 novembre 2006 à 15:06
ah ben voilà !
Merci pour mes vieux yeux ! (J'ai appris récemment que j'avais 8 dixièmes en vue de loin, moi qui ai toujours eu 10/10 !!! Déjà la presbytie ? Je ne veux pas mourir !!!)
Bon sinon les pantoufles, non. En revanche, pour te mettre totalement dans le personnage du bourgeois, de bonnes vieilles sandales Birkenstock (avec chaussettes, bien sûr !), ce serait déjà un peu plus crédible (quoique ...)
Rédigé par : Thomas | 17 novembre 2006 à 21:51
Joli palmarès, en effet. Et ses choix attestent d'un assez bon goût - sauf le communisme bien entendu, camarade bourgeois.
Rédigé par : DavidLeMarrec | 18 novembre 2006 à 18:18
@ Thomas,
Euh, oui... Je vais y réfléchir... Mais les sandales, je ne suis pas sûr.
Sinon, il me semblait que la presbytie concernait plutôt la vue de près.
@ David,
Je ne vous remercie pas David. Vous venez de me mettre en tête une vieille chanson de Renaud qui me semble bien décidée à y rester un moment.
Rédigé par : aymeric | 19 novembre 2006 à 21:30
Je ne vous remercie pas, Aymeric.
Je ne connais pas cette chanson de Renaud et je goûte fort peu le compliment.
;-)
Rédigé par : DavidLeMarrec | 20 novembre 2006 à 22:46
@aymeric
pour la presbytie, effectivement ça corrige la myopie de près (souvenirs de mon père retirant ses lunettes pour lire ou bricoler et ne les retrouvant plus ensuite. Mais il n'a pas attendu d'être presbyte pour perdre ses lunettes ;-)
Alors je ne sais pas d'où ça vient.
Peut-être les couleurs trop agressives de ton blog ont-elles eu raison de ma vue de loin.
Mais vraiment, les sandales, tu devrais essayer. Surtout en cette saison, je suis sûr que tu aurais un succès fou en allant à la messe avec (il me semble que tu as une église pas loin de chez toi, non ?)
Rédigé par : Thomas | 21 novembre 2006 à 21:13