"Pourquoi veut-on que je sois aujourd’hui de la même opinion qu’il y a six semaines ? En ce cas, mon opinion serait mon tyran" Marie-Henri Beyle aka Stendhal..............................................................................................................................................................................................................
"Va te faire foutre/Je dis/C'est qui/Le patron ?" Charles Bukowski....................................... "Hat and Beard" Eric Dolphy
Combien de fois ais-je ressenti (et ressentirai) la même chose ?
Commentaires
Le problème c'est que la plupart des gens de gauche sont persuadés d'être dans le camp du BIEN et du progrès pense avoir "moralement" raison et de fait rejettent dans le camp du MAL ceux avec qui ils ne sont pas d'accord. C'est effectivement assez pénible et rend tout échange assez difficile.
N'est-ce pas le propre du militantisme que cette moralisation du politique. Le militant n'est pas seulement acteur social (comme tout un chacun), il choisit, c'est à dire qu'il se décide à travers une classification morale, ce qui est la bonne et la mauvaise politique. Les formes de militantisme peuvent dès lors s'expliciter à l'aune de deux paramètres: l'investissement libidinal : on est plus ou moins interessé à la politique et le processus éthique : du scepticisme à la certitude.
Il n'y a pas me semble-t-il chez le militant de droite ce recours à la morale. Rejetté dans le camp du mal, il s'appuiera plutôt sur une frme de pragmatisme (Aron vs Sartre)
Simon Nora, récemment disparu, se disait toujours «à droite de la gauche ou à gauche de la droite». Il précisait tout aussitôt qu'il préférait la seconde situation «parce que les gens de droite vous parlent plus poliment.
Je ne fréquente peut-être pas assez de militants de droite ou bien est-ce l'époque (dont je ne dirai pas qu'elle a bon dos parce qu'elle ne fait pas d'efforts non plus) quoiqu'il en soit je me retrouve, pour l'instant, tout à fait dans cette phrase. C'est assez ironique d'ailleurs car je me pense encore "de gauche".
En réponse à Tlön, cela dépend de ce qu'on appelle "le recours à la morale". Pour moi, et comme certains le savent je m'appuie en cela sur la théorie de la médiation, la morale est cette capacité à légitimer nos choix. Le militant se pose la question de la bonne politique à mener. Ca n'a pas forcément à voir avec le bien et le mal au sens transcendental. Mais cela le conduit à séparer ce qu'il retient comme bonne politique et ce qu'il rejette comme mauvaise politique. Les critères sont effectivement différents selon les appartenances. Ainsi le garant d'une bonne politique pourra se faire selon les appartenances sur les distinctions "pragmatique"/ "sectaire" ou "conservateur"/progressiste" ou "réaliste/utopique" ou "favorable au grand patronat"/ "favorable à la classe ouvrière", ou "Au service de la finance internationale"/"au service du bien public", etc.... Si je mets des guillements c'est parce qu'il ne s'agit pas de prendre ces notions au pied de la lettre mais comme des signes d'appartence, comme les formes sociales que peut prendre le processus de moralisation. Ce qu'on pourrait appeler le code militant.
Le problème c'est que la plupart des gens de gauche sont persuadés d'être dans le camp du BIEN et du progrès pense avoir "moralement" raison et de fait rejettent dans le camp du MAL ceux avec qui ils ne sont pas d'accord. C'est effectivement assez pénible et rend tout échange assez difficile.
Rédigé par : Tlön | 05 avril 2006 à 20:51
N'est-ce pas le propre du militantisme que cette moralisation du politique. Le militant n'est pas seulement acteur social (comme tout un chacun), il choisit, c'est à dire qu'il se décide à travers une classification morale, ce qui est la bonne et la mauvaise politique. Les formes de militantisme peuvent dès lors s'expliciter à l'aune de deux paramètres: l'investissement libidinal : on est plus ou moins interessé à la politique et le processus éthique : du scepticisme à la certitude.
Cordialement
Le passant
Rédigé par : Le passant | 05 avril 2006 à 22:53
Il n'y a pas me semble-t-il chez le militant de droite ce recours à la morale. Rejetté dans le camp du mal, il s'appuiera plutôt sur une frme de pragmatisme (Aron vs Sartre)
Rédigé par : Tlön | 05 avril 2006 à 23:17
Simon Nora, récemment disparu, se disait toujours «à droite de la gauche ou à gauche de la droite». Il précisait tout aussitôt qu'il préférait la seconde situation «parce que les gens de droite vous parlent plus poliment.
Je ne fréquente peut-être pas assez de militants de droite ou bien est-ce l'époque (dont je ne dirai pas qu'elle a bon dos parce qu'elle ne fait pas d'efforts non plus) quoiqu'il en soit je me retrouve, pour l'instant, tout à fait dans cette phrase. C'est assez ironique d'ailleurs car je me pense encore "de gauche".
Rédigé par : aymeric | 06 avril 2006 à 00:04
En réponse à Tlön, cela dépend de ce qu'on appelle "le recours à la morale". Pour moi, et comme certains le savent je m'appuie en cela sur la théorie de la médiation, la morale est cette capacité à légitimer nos choix. Le militant se pose la question de la bonne politique à mener. Ca n'a pas forcément à voir avec le bien et le mal au sens transcendental. Mais cela le conduit à séparer ce qu'il retient comme bonne politique et ce qu'il rejette comme mauvaise politique. Les critères sont effectivement différents selon les appartenances. Ainsi le garant d'une bonne politique pourra se faire selon les appartenances sur les distinctions "pragmatique"/ "sectaire" ou "conservateur"/progressiste" ou "réaliste/utopique" ou "favorable au grand patronat"/ "favorable à la classe ouvrière", ou "Au service de la finance internationale"/"au service du bien public", etc.... Si je mets des guillements c'est parce qu'il ne s'agit pas de prendre ces notions au pied de la lettre mais comme des signes d'appartence, comme les formes sociales que peut prendre le processus de moralisation. Ce qu'on pourrait appeler le code militant.
Cordialement
Le passant
Rédigé par : le passant | 07 avril 2006 à 12:19